Avec l’émigration clandestine, le taux élevé de chômage, le gouvernement sénégalais compte s’engage à offrir des formations et de l’emploi à sa jeunesse.
Selon enquêteplus, Le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion fonctionnera, en 2021, avec un budget de 62 182 777 662 F CFA en autorisations d’engagement et à 53 943 440 089 F CFA en crédits de paiement.
Diverses préoccupations ont été soumises au ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion, dans le cadre du vote du budget de son département. Avec la recrudescence de l’émigration clandestine, les parlementaires ont remis sur la table la question du chômage.
Au Sénégal, constatent-ils, les apprenants font face à un problème d’adéquation entre la formation reçue et les offres sur le marché de l’emploi. Déjà en travaux de commission, les parlementaires ont relevé que la problématique de l’emploi au Sénégal est accentuée par l’absence d’une bonne articulation avec la formation.
Adji Mbergane Kanouté pense d’ailleurs que le Sénégal n’a pas un problème d’emploi, mais d’employabilité. D’après la députée de la majorité, il existe cependant des instruments qui permettent à tous les jeunes d’être outillés afin d’être actifs dans le milieu de l’emploi.
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Elle suggère, à cet effet, aux autorités de revenir à certaines orientations qui permettent aux étudiants de pouvoir poursuivre leurs études en Master à moindre coût.
Pendant ce temps, son collègue de la majorité semble dire que cette problématique est derrière nous. Pape Birahim Touré rappelle, en effet, que le marché de l’emploi était inondé par beaucoup de chômeurs constitués de jeunes sans formation. ‘’Le système d’enseignement général que nous avions ne prenez pas en compte cet aspect. Après ce diagnostic, le président de la République s’est donné les moyens d’apporter les correctifs nécessaires, par le renforcement de la formation professionnelle. Les centres de formation récemment construits à Nioro et à Gossas en sont la preuve. Il existe également des centres de proximité dans les zones reculées. Vous ne pouvez pas mesurer l’apport que leur construction va apporter dans la formation de nos jeunes qui pourront accéder à l’emploi. La formation dans le tas détériore la qualité de la formation’’, fait-il remarquer.
Les députés ont néanmoins salué le vaste programme de construction de centres de formation professionnelle dans les 45 départements du Sénégal, ainsi que la politique d’élargissement de l’accès à la formation professionnelle, l’amélioration de la qualité des enseignements, ainsi que l’apprentissage et le développement des compétences.
Le ministre de l’Emploi a, dans la même veine, indiqué qu’un bond qualitatif a été fait par le chef de l’Etat, depuis son accession à la magistrature suprême. Il en veut pour preuve le passage du budget de son département de 27,02 milliards en 2012 à 58,8 milliards F Cfa en 2020. ‘’Ce qui a comme conséquence principale l’augmentation du nombre de formés, qui est passé de 34 apprenants à plus de 10 000 apprenants en 2020, sans oublier que les centres publics de formation professionnelle sont passés de 87 à 120. Cela démontre, à suffisance, l’option du président de la République de faire de la formation professionnelle une priorité’’, explique Dame Diop.
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Il reconnait toutefois que la question se pose moins en termes d’emploi qu’en termes d’employabilité. Beaucoup de jeunes, dit-il, ont des diplômes, certes, mais n’ont ni qualification ni compétences. ‘’Cela est très historique par rapport à l’existence de notre pays. Pendant longtemps, nous avons beaucoup mis l’accent sur la formation généralisée. C’est vrai que cela nous a donné les ressources humaines que nous avons aujourd’hui avec de hauts cadres. Malheureusement, la structuration de notre économie demande un autre type de personnes qualifiées. C’est la raison pour laquelle le président Macky Sall a voulu renverser la tendance et changer de paradigme, parce que les experts ont démontré à suffisance que la qualification ici au Sénégal pour les jeunes qui cherchent un emploi n’est pas encore au rendez-vous’’, fait savoir le ministre de l’Emploi.
Dame Diop regrette ainsi qu’aujourd’hui, 200 000 jeunes arrivent sur le marché du travail avec des études longues, générales et sans qualification. Ce qui découle, d’après lui, d’un manque d’investissement dans la formation professionnelle. ‘’Nous devons être fiers de ce changement de paradigme qui fait qu’aujourd’hui, le budget de la Formation professionnelle est passée de 27 à 58 milliards. L’ambition du président de la République, c’est d’orienter 30 % des sortants du cycle fondamental vers la formation professionnelle’’.
Prolifération des écoles privées
Les députés ont également interpellé Dame Diop sur la prolifération des écoles de formation qui poussent à chaque coin de rue. Cela nécessite, d’après leur analyse, d’engager une réflexion autour de l’offre de formation. Car, dénoncent-ils, certains diplômes délivrés par ces écoles ne servent à rien du tout. Il urge ainsi que les parents soient bien informés sur les écoles à fréquenter.
Pour la députée libérale Marie Sow Ndiaye, il est certes important de créer des centres de formation partout dans le Sénégal, mais faudrait-il veiller à ce que cela ne soit pas des coquilles vides. ‘’Je suggère qu’on prenne en compte la potentialité des départements spécialisés aux formations. Le ministère a mis des milliards dans la distribution des bourses, alors que les véritables bénéficiaires n’en jouissent pas, à cause de la politisation. L’école-entreprise est un bon concept, mais comment les entreprises sont sélectionnées, est-ce qu’il existe des enquêtes avant d’envoyer les élèves dans ces établissements ?’’, s’interroge-t-elle.
La militante du Parti démocratique sénégalais rappelle que les écoles et centres sont visibles partout par conséquent, dit-elle, il faudrait un dispositif de suivi, après l’envoi des élèves dans ces structures. De même, elle prône pour l’assainissement du secteur de la formation, car, regrette-t-elle, les étudiants se retrouvent avec des diplômes d’école après leur formation, à cause des arnaqueurs.
Sur ce point, le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage rassure que cette multiplicité des écoles de formation publiques comme privées est une préoccupation de son département. ‘’Nous allons procéder à l’audit des écoles de formation. Notre vocation n’est pas de fermer, mais de s’assurer qu’il y a de la qualité dans les enseignements qui sont délivrés dans ces écoles publiques comme privées. Cela est en train d’être fait et très prochainement, nous communiquerons. Notre objectif est de donner la bonne information aux parents d’élèves, au moins sur les structures reconnues et qui donnent de la formation de qualité’’, renseigne M. Diop.
La question du Fonds de financement de la formation professionnel et technique (3FPT) est également revenue au cours de la séance plénière. Des parlementaires comme Abdou Mbow se sont interrogés sur la suspension de ce fonds qui, jadis, dit-il, était une convention avec certains établissements pour assurer la formation des jeunes. Aujourd’hui, cependant, les 3FPT s’orientent vers les certificats de spécialisation.
A sa prise de parole, le ministre Dame a indiqué qu’il a personnellement demandé le changement de paradigme. Pendant longtemps, dit-il, l’Etat a investi dans la formation et aujourd’hui, il a été décidé d’orienter l’ensemble des jeunes dans les universités publiques. ‘’Pendant ce temps, il y a des enfants qui restent à la maison et n’ont ni Bac ni formation. C’est sur cette grande masse-là que nous avons accentué notre action de financement. Il s’agit de jeunes qui n’ont pas eu la chance de faire des études longues ou qui sont sortis des dispositifs de formation professionnelle. En leur donnant une qualification, au nom de l’équité de la ressource, l’Etat oriente les bacheliers vers les universités, alors que les autres sont insérés dans une formation qualifiante courte’’, détaille-t-il.
HABIBATOU TRAORE