Quand deux mastodontes se battent dans le secteur des télécoms, il y aura forcément une « perte de réseau dans l’air ». Comparaison n’est pas raison, les deux opérateurs de téléphonie ont décidé d’aller en “guerre” dans la promotion de la 5G, cette technologie qui changera notre vie avec sa vitesse de connexion.
Hier, Orange a lancé avec “sobriété” les premiers tests de son réseau dans l’optique d’avoir la primeur sur cette grande innovation. Le lendemain, la réaction pointe son nez. Free renverse la tendance et annonce à son tour, une conférence de presse de son DG avec en toile de fond, une annonce exclusive d’un use case 5G.
Ce qui signifie que les deux poids lourds de la téléphonie se regardent en chiens de « faïence » quant à la communication pour attirer le maximum de clients. Une bonne chose certes, mais à l’heure actuelle, le secteur a encore besoin d’air pour souffler et les préoccupations des Sénégalais sur la connectivité sont urgentes.
Le temps d’épater et d’amuser la galerie fait partie de tout système ou communication pouvant aller dans le sens de vendre un produit. Mais, il se trouve que cette nouvelle technologie n’est pas comme la 3G ou la 4G+. Elle ne s’adresse pas non plus forcément à tous les Sénégalais.
Cependant, il est important de retenir que la concurrence est toujours une bonne chose dans ce secteur dominé par l’Opérateur historique. Ce revirement de situation est le signe qu’Orange a devant lui, un concurrent qui ne lui laissera aucune chance sur le marché.
Récemment, Free a fait une démonstration de forces de ses infrastructures adaptées à valider, si l’occasion se présente, sa capacité à driver sans problème, la 5G pour ses clients.
Pas de réseau…
Au-delà de ce tintamarre communicationnel, il urge de jeter un regard critique sur la connectivité au Sénégal. Le “tout réseau” se compare aux campagnes de sensibilisation trompeuses interdisant la bonne compréhension de la clientèle des enjeux économiques de la connectivité. Il faudrait d’abord que nos opérateurs relèvent le défi d’ une réflexion sur les besoins sérieux des plus grands consommateurs de trafic et de données.
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Connecter les objets, les transports, les réseaux intelligents, les applications, les villes et même les personnes, demande un travail minutieux et des infrastructures de qualité.
L’installation de stations de base des équipements radioélectriques entre autre, fait que le déploiement de la 5G reste très complexe. Sans compter le spectre des fréquences radioélectriques devenu une ressource rare et très précieuse à cause d’une forte concurrence qui, de plus, tend à s’intensifier à cet égard aux niveaux national, régional et international.
L’autorité de régulation chargée de mener le jeu va certainement prendre du temps pour mieux étudier les dossiers d’attribution de licence avant de donner son aval pour le déploiement de la 5G. Ce qui est sûr, cette technologie mobile de dernière génération ne verra le jour officiellement que vers… 2022.
Tout ceci est le signe d’une urgence sur les préoccupations du Sénégalais, soif de changement allant dans le sens d’avoir une meilleure vie, de la valeur ajoutée dans sa façon d’être en contact avec la technologie. Ce dernier est tout simplement facile à satisfaire. Il ne veut qu’un service de qualité et à faible coût.