Le fondateur de la Maison de la création d’entreprise (MCE) a souligné, mercredi, la nécessité d’une bonne préparation des jeunes à l’entrepreneuriat pour leur éviter des échecs précoces.
’’Les jeunes entrepreneurs doivent être formés à la base de leur cursus, encadrés et accompagnés, pour éviter l’échec entrepreneurial’’, a conseillé Alassane Lô, également président du Réseau pour la promotion de entrepreneuriat en Afrique.
’’Aujourd’hui, les centres de formation professionnelles établis dans les départements du pays, ont des cellules d’appui à l’insertion. Il faut les redynamiser, renforcer les capacités de leurs membres afin de leur permettre de bien accompagner les jeunes en cours de formation en les préparant à entrepreneuriat’’, a t-il souligné.
M. Lô introduisait, mercredi, une conférence sur ’’L’échec précoce des jeunes entrepreneurs : quelles solutions’’, dans le cadre de la semaine mondiale de l’entreprenariat célébrée chaque mois de novembre.
L’autre aspect, consiste à résorber le déficit d’infrastructures entrepreneuriales pour la petite entreprise en zone urbaine et rurale.
’’L’Etat et les collectivités territoriales sont interpellés, pour créer des zones dédiées où ne s’exerceront que des activités entrepreneuriales’’, a-t-il soutenu.
Pour lui, c’est également fondamental ’’d’encadrer et d’accompagner’’ les jeunes entrepreneurs.
Il faut sensibiliser les familles sur les réalités entrepreneuriales, mais aussi répondre aux questions de financement des projets et programmes, a dit le conseiller.
’’L’une des raisons de cet échec est l’impréparation de ces diplômés à exercer le métier de chef d’entreprise. Beaucoup d’entreprises disparaissent après leur naissance’’, a déploré ce consultant.
Il a expliqué que le métier de chef d’entreprise ’’est plusieurs métiers en un’’. ’’Le jeune entrepreneur est un Tout. Il va être comptable, financier, commercial, juriste, tout à la fois. S’il n’est pas préparé, l’échec est déjà programmé’’, a insisité Alassane Lô.
L’entrepreneuriat demeure un métier à valoriser, selon le fondateur de la Maison de la création d’entreprise (MCE), soulignant que cela nécessite une formation, un accompagnement et un encadrement.
’’On pousse les jeunes à devenir entrepreneurs alors que pendant leurs cursus, notamment au niveau des universités ou les écoles de formation, ils sont formés à un emploi salarié’’, a relevé M. Lô.
Or, ces jeunes diplômés ne prévoyaient pas de devenir des entrepreneurs, a-t- il expliqué, ajoutant que pour la majorité d’entre eux, ’’devenir un entrepreneur, est une alternative par le manque d’emploi salarié’’.
’’Nous les appelons des entrepreneurs par nécessité. Ils ne font de l’entreprenariat que parce qu’ils n’ont pas trouvé de l’emploi salarié’’, a précisé l’expert.
’’Beaucoup de jeunes, selon lui, ne pensent, une fois le diplôme obtenu, qu’à trouver un emploi salarié, presque hypothétique. Ils ne se lancent dans l’entrepreneuriat que faute d’avoir trouvé cet emploi salarié’’.
Il a parlé d’’entrepreneurs par nécessité’’ qu’on oppose ’’aux entrepreneurs par opportunité’’.
’’On parle d’entrepreneuriat par opportunité lorsque la création résulte d’aspirations professionnelles fortes pouvant avoir comme origine, l’identification d’une opportunité de marché’’, a t-il expliqué.
Par contre, l’entrepreneuriat par nécessité ’’résulte d’une réaction défensive face à l’état du marché du travail et ou des difficultés personnelles de l’individu’’.
’’Ce deuxième type d’entrepreneuriat prime chez beaucoup de jeunes quand ils n’ont pas de meilleure alternative d’emploi’’, a fait remarquer Alassane Lô.
Selon lui, les entreprises crées par nécessité ont un fort taux d’échec.
Parmi les causes de cet échec, il a cité ’’un manque d’épargne personnelle, d’expérience, de carences commerciales, de défaut de compétences techniques et d’absence de réseau relationnel’’.
D’autres obstacles familiaux ont été aussi relevés notamment ’’une opposition de la famille à ce que le jeune s’investisse dans telle ou telle activité, les conflits familiaux entre autres’’.
Il y a aussi un déficit d’infrastructures pour la petite entreprise, a déploré l’expert, soulignant que ’’cela fait que les jeunes entrepreneurs ont parfois du mal à pérenniser leur installation’’.
’’Donner simplement de l’argent ne suffit pas à créer le succès des entreprises. Les jeunes entrepreneurs ont aussi et surtout besoin de site où stabiliser leurs activités’’, a fait savoir Alassane Lô.
Selon lui, la semaine mondiale de l’entrepreneuriat initiée depuis 2008 a pour objectif d’inspirer les jeunes à laisser leur marque.
’’Elle s’est rapidement développée pour devenir un effort global qui engage des entrepreneurs, des investisseurs, des décideurs, des chercheurs, des organisations de soutien et d’autres personnes collaborant, pour faire progresser la croissance et l’innovation dans plus de 170 pays du monde’’, a t-il souligné.
SBS/OID/AKS