La plupart des utilisateurs d’internet ont une fois rencontré des propositions provenant de ces types d’arnaqueurs. Ils vous abordent en tant femme pour vous parler d’amour ou vous parle de d’héritage à offrir.
Trente-huit individus appartenant, selon la police, à des réseaux de cybercriminalité viennent d’être interpellés au Togo. Les malfrats présumés sont tous originaires du Nigeria, un pays voisin où ce type de délit est un véritable fléau.
Sur sa page Facebook, la police togolaise affiche fièrement son dernier coup de filet. Une quarantaine de jeunes hommes, le visage caché derrière un masque, posent devant les armes du crime: des ordinateurs portables et des smartphones.
Dans un communiqué daté de ce 11 novembre, les forces de l’ordre annoncent en effet avoir «mis la main sur 38 individus, tous de nationalité nigériane, appartenant à plusieurs réseaux criminels, dont ceux de cybercriminalité».
Selon ce communiqué cité par sputniknews, les 38 Nigérians en question ont été pris à Lomé dans des villas qu’ils ont louées et transformées en cybercafés. Les bailleurs de maisons ont d’ailleurs été vivement encouragés par la police à «dénoncer [désormais] ces jeunes individus, qui louent des habitations sans exercer visiblement aucune activité connue».
Les perquisitions effectuées à leurs domiciles ont permis de saisir «53 smartphones, 38 ordinateurs portables, des routeurs, des clés USB, des cartes SIM de sociétés de téléphonie mobile nationales et étrangères, ainsi que divers autres objets compromettants».
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Si rien n’indique qu’ils opéraient de concert, leurs modes de prédilection sont les mêmes. Soit «l’arnaque à l’héritage» (un mail anonyme envoyée à la victime pour qu’elle serve d’intermédiaire financier et aide un prétendu héritier à entrer en possession d’une grosse somme d’argent), soit le «love chat».
«Ils prennent contact avec leurs victimes via Internet sous un faux profil en se faisant passer pour des personnes à la recherche d’une relation sentimentale stable et les amènent, par différentes manœuvres, à tomber amoureuses d’eux pour que celles-ci leur fournissent des photos de leur intimité. Puis ils utilisent ces photos pour leur faire du chantage et les contraindre à leur remettre d’importantes sommes d’argent ou des biens», a indiqué un officier de la police togolaise cité par le site d’information Globalactu.
Un coup de filet applaudi
Le communiqué de la police nationale togolaise publié sur sa page officielle Facebook a été salué par beaucoup d’internautes.
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Pour certains, le plus gros du travail reste néanmoins à faire. D’autres n’ont pas hésité à remettre en question le principe de liberté de circulation au sein de l’espace ouest-africain. Ils demandent le rétablissement des visas afin, disent-ils, de filtrer ceux qui doivent entrer sur le territoire national et qu’ils n’abusent pas de l’hospitalité des Togolais.
«Cette opération est un bon début pour remettre en confiance la population togolaise!», s’est félicité le pasteur Edoh Komi, président du Mouvement Martin Luther King, au micro de Sputnik.
Cette organisation de la société civile s’était déjà récemment inquiétée de l’augmentation de la cybercriminalité dans le pays.
Début octobre 2020, elle avait, par exemple, dénoncé une nouvelle forme d’arnaque relevée au Togo qui consiste à soutirer de l’argent à des personnes en leur faisant croire que la vie d’un proche est en danger et que pour pouvoir le secourir et l’hospitaliser, il fallait envoyer de l’argent via une plateforme de mobile money.
«Du fait de son hospitalité et de la spontanéité de sa population, mais aussi du climat de liberté qui y règne, le Togo prête malheureusement le flanc à la constitution de pareilles entreprises criminelles. Il y a des réseaux transnationaux qui y opèrent, dont ceux qui viennent du Nigeria voisin», ajoute le pasteur Edoh Komi.
En Afrique subsaharienne, le Nigeria est considéré comme la «terre de prédilection de la cybercriminalité». Les opérations à l’encontre ce phénomène conduites dans différents pays de la sous-région révèlent souvent des réseaux constitués de ressortissants nigérians. Pour cette raison, Abuja est fortement engagée dans la lutte contre ce fléau dans le cadre de coopérations avec les États voisins ou d’autres partenaires.
Au cours du dernier trimestre 2019, au moins 300 arrestations ont été réalisées grâce à la collaboration entre le FBI et le gouvernement du Nigeria. Plus de la moitié des personnes interpellées se trouvaient au Nigeria. En 2016, l’Agence internationale pour le développement des technologies de l’information basée au Tchad affirmait que le Nigeria perdait chaque année 89,55 milliards de nairas (près de 378 millions d’euros environ) à cause de la cybercriminalité.