dimanche, décembre 22, 2024

Jacques Brel sur la page d’accueil Google

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Le 15 novembre 1966, au terme d’une tournée qui passait par l’Olympia à Paris, Jacques Brel, 12 ans avant sa mort, donnait son concert d’adieux à Bruxelles. Cette date, marquante pour les fans de l’artiste écorché vif, a été retenue par le moteur de recherche Google qui en célèbre l’anniversaire sur la page d’accueil de ce dimanche.

C’est un dessin (doodle en langage Google) au-dessus de la fenêtre de recherche, qui rappelle le grand Jacques en scène, bras tendu, mèches transpirantes et bouche prête à manger le micro. Il y a de l’énergie, mais aussi de la tendresse dans ce dessin éclairé de projecteurs de music-hall.

« J’y ai travaillé deux semaines, entre les recherches, l’exécution proprement dite sur papier puis sur écran pour les couleurs, et les allers-retours avec Google », nous confie son auteur, Antoine Maillard, un garçon de l’Est de la France, Toulousain d’adoption depuis 2017. Âgé de 31 ans, ce diplômé des Arts Décoratifs de Strasbourg est un talent déjà repéré aux Etats-Unis. Son univers personnel, glissant des clins d’œil au cinéma et à Edward Hopper, lui vaut d’être publié par le magazine The New Yorker, privilège envié par tous les illustrateurs, à la suite du favori des « frenchies », Sempé. Du temps du « Petit Nicolas », les dessins voyageaient en avion, c’est aujourd’hui par mail qu’Antoine Maillard envoie ses propositions.

Retour de San Francisco

La commande de Google est arrivée sur le gmail (évidemment) du Toulousain, quelques mois après son retour de San Francisco, où il avait travaillé dans une résidence d’artistes, un deux-pièces consulaire en guise de Maison Bleue de Le Forestier.

Mais c’est dans le répertoire de Jacques Brel qu’Antoine Maillard a replongé pour le géant américain, premier du sigle GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple)… « Chez moi, mes parents écoutaient pas mal Radio Nostalgie, je me souviens des standards de Brel, Ne me quitte pasAmsterdam, et je chantais Le Moribond, à cause de l’amant de sa femme qui s’appelle Antoine ! » raconte l’artiste en souriant.

Son dessin du jour, dont le grain évoque les images télévisées des années soixante, sera vu aujourd’hui par des millions d’internautes de France, de Belgique et d’autres pays francophones. C’est une audience inattendue pour le jeune artiste qui publiera début 2021 son premier album de BD, « L’Entaille », un scénario d’horreur dans les paysages paradisiaques de Californie.

Au fait, Antoine, Google paie combien pour un doodle du dimanche ? « Désolé, j’ai signé une clause de confidentialité, répond-il, mais c’est pas mal ».

ladepeche.fr