Le remaniement ministériel a ceci de spécial, en plus de provoquer des spéculations de toutes sortes, il crée un certain regain d’engouement autour d’un secteur. Le numérique ne déroge pas à la règle. Alors que l’architecture gouvernementale est toujours attendue, les acteurs listent déjà les axes sur lesquels la prochaine équipe en charge du secteur devra se focaliser.
Faire contribuer le secteur du numérique à hauteur de 10% à l’horizon 2025, c’est l’ambition de la stratégie Senegal Numérique SN 2025 . Mais le constat est que, les choses n’ont pas beaucoup bougé.
C’est justement à ce niveau qu’il faudra embrayer. C’est ce qui ressort du message fort des acteurs. Ndiaga Guéye, président de l’association des usagers des Tic (Asutic), n’y va pas par quatre Chemins. Pour lui, il faut d’abord que celui qui sera choisi soit quelqu’un qui est au fait des réalités du secteur.
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« Il nous faut quelqu’un qui maîtrise le secteur du numérique qui a le vécu et qui connaît l’écosystème numérique. S’il doit y avoir changement qu’on nous mette quelqu’un qui soit en mesure de piloter la Sn2025 », plaide-t-il.
Pour cet ancien responsable de l’organisation des professionnels des Tic (Optic), les enjeux du numérique sont importants. « Il faut qu’on comprenne les vrais enjeux. Ça va au-delà des enjeux de ecommerce. Il faut mettre le numérique au cœur des enjeux qui interpellent notre économie dans toute sa dimension, faire travailler les Startups sur les vrais besoins. On parle de la Sn2025, mais on a accusé énormément de retard. Il faudra peut-être la réactualiser pour faire face aux enjeux du moment », a-t-il suggéré.
Par ailleurs, pour relever ces défis, il estime qu’il est important que l’autorité et le secteur privé parlent le même langage. « Il faut surtout y aller ensemble. Que toutes les forces soient sur la meme longueur. C’est comme ça qu’on va arriver », ajoute-t-il.
Responsable partenariat de Senstartup, Oumar Diallo voit deux axes majeurs. Selon lui, il faut respecter la voie tracée par la Sn2025. Mais pour qu’elle soit une réussite, il faut créer des Startups étatiques. « Les besoins de notre État sont énormes et déjà ciblés. Il faut encourager les Startups à aller vers ces besoins. Il y a la digitalisation de l’état civil, le secteur de la santé…il faut qu’on aille vers ça. Il faut créer ce pont. Il faut que les Startups soient associés », suggère-t-il.
Journaliste spécialisé sur les questions numériques et administrateur de la plateforme Innovafrica, Amadou Ba estime qu’il est urgent de définir un cadre réglementaire clair susceptible de favoriser l’éclosion de l’immense talent des jeunes qui s’activent dans l’écosystème.
« Cette politique doit être inclusive. Parce que dans ce pays, il y a beaucoup de créateurs, d’inventeurs analphabètes ou illettrés qui font des choses extraordinaires en dehors des incubateurs formels (Jokkolabs, Sonatel academy, innovation house, etc.) », conseille-t-il.