samedi, novembre 16, 2024

Les flux financiers illicites en Afrique estimés à 76 milliards d’euros par an ( CNUCED)

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La fuite illicite des capitaux en Afrique est estimée à 76 milliards d’euros par an. C’est ce qu’a révélé le rapport 2020 sur le développement économique de l’Afrique, publié par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED),

Les flux financiers illicites (FFI) sont des mouvements transfrontaliers d’argent et d’actifs dont la source, le transfert ou l’utilisation sont illégaux. Les FFI sortants « sont presque aussi importants que le total des flux entrants de l’aide publique au développement combinés aux investissements directs étrangers reçus par les pays africains – et ce chaque année en moyenne pour la période 2013-2015 », écrivent les auteurs du rapport, publié le 28 septembre.

« Les flux financiers illicites privent l’Afrique et ses habitants de perspectives d’avenir, compromettent la transparence et la responsabilité et sapent la confiance dans les institutions africaines », a déclaré le Secrétaire général de la CNUCED, Mukhisa Kituyi.

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Ces flux financiers illicites sont constitués de la fuite illicite de capitaux, des pratiques fiscales et commerciales illégales comme la fausse facturation ainsi que des échanges commerciaux et des activités criminelles provenant des marchés illégaux, de la corruption ou du vol. 

De 2000 à 2015, la fuite illicite de capitaux en provenance d’Afrique s’est élevée au total à 836 milliards de dollars. Comparé au stock total de la dette extérieure de l’Afrique, qui s’élevait à 770 milliards de dollars en 2018, cela fait de l’Afrique un « créancier net du reste du monde », selon le rapport, dont les auteurs précisent que les chiffres avancés sont probablement sous-estimés.

L’extraction de l’or en tête

« Les FFI liés à l’exportation de produits extractifs (40 milliards de dollars en 2015) sont la principale composante de la fuite illicite de capitaux hors d’Afrique », poursuit le rapport.

Les FFI en Afrique ne sont pas spécifiques à des pays en particulier, mais plutôt à certains produits de grande valeur pour un faible poids. Sur les 40 milliards de dollars de FFI dérivés des produits extractifs en 2015, 77 % étaient concentrés dans la chaîne d’approvisionnement de l’or, suivie de celle des diamants (12 %) et du platine (6 %).

Cette découverte offre de nouvelles perspectives aux chercheurs et aux décideurs politiques qui cherchent à identifier et réduire les FFI. Elle est pertinente pour tous les pays exportateurs d’or en Afrique, par exemple, malgré des conditions locales différentes.

Le rapport vise à doter les gouvernements africains de connaissances sur la manière d’identifier et d’évaluer les risques associés aux FFI, ainsi que des solutions pour réduire ces flux et réorienter les recettes vers la réalisation des priorités nationales et des Objectifs pour le Développement durable. Il appelle également à des efforts globaux pour promouvoir la coopération internationale dans la lutte contre les FFI. Une meilleure collecte et transmission des données spécifiques est également nécessaire : seuls 45 pays africains sur 53 transmettent en continu leurs données commerciales aux Nations Unies qui, grâce à leur base de données sur les statistiques du commerce international (UN Comtrade), permettent de comparer les statistiques commerciales dans le temps. 

Avec mondafrique