Comme le pensent beaucoup d’enseignants, les autorités administratives, particulièrement, le ministre de l’éducation nationale ne respecte pas leur corporation. Pour preuve, cette nouvelle mesure dénuée d’intelligence qui consiste à confier les trois premières classes aux enseignants titulaires du Certificat d’Aptitude Pédagogique (CAP).
Une décision impertinente, une décision sans fondement, c’est vraiment une décision dénuée d’intelligence.
Voilà un ministre qui ignorent totalement le travail de ces milliers d’enseignants qui font qu’il a été nommé. Mamadou Talla ignore ce qui détermine un bon enseignant. Chers enseignant, ce ministre ne respecte pas ces milliers d’enseignants qui ont une dizaine d’années dans les salles de classe sans pouvoir passer leur examen pour l’obtention du CAP. Et pourtant, c’est à cause des lenteurs administratives, du manque d’inspecteurs qu’ils attendent durant des années sans passer cet examen déterminant dans la carrière d’un enseignant.
Chers enseignants, votre ministre ignore que ce ne sont pas les diplômes qui déterminent la compétence d’une personne même s’ils y occupent une place importante.
Le ministre ignore que pour enseigner, il faut une certaine compétence. Une compétence qui s’acquiert par la pratique et dans la durée.
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On dirait que le ministre et ses conseillers qui ont validé cette mesure oublient que depuis des années, pratiquement, les nouveaux recrus sortent des centres de formation avec leur CAP. Or, ils n’ont même pas encore fait une d’enseignement. Alors, comment peuvent- ils avoir plus d’expérience que ceux qui enseignent depuis une dizaine d’années ?
Ce ministre ne respecte pas les titulaires de CEAP. Comme s’ils ne méritaient pas d’être des enseignants.
Transmettre du savoir à des enfants est un art ! Dans chaque école l’équipe pédagogique sait mieux que quiconque les enseignants qui sont bons dans chaque niveau. Les directeurs d’écoles connaissent mieux leurs adjoints. Même les inspecteurs ne peuvent pas déterminer qui doit tenir telle classe car ils ne connaissent atouts de ces soldats du savoir.
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Avec une telle décision, Mamadou Talla est parti pour être le plus nul ministre de l’éducation nationale de tous les temps, le ministre qui ignore le plus le quotidien de ses administrés.
Cheikh Anta
Fais à Nguer Malal Le 29/08/2020
À
Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale
Objet : réponse suite à votre circulaire n°2086 du 26 août 2020 portant sur l’attribution des premières classes (CI, CP et CE1) aux maîtres titulaires du CAP.
Monsieur le Ministre,
Je viens vous adresser cette lettre en guise de réponse suite à votre circulaire n°2086 du 26 août 2020 portant sur l’attribution des premières classes (CI, CP et CE1) aux maîtres titulaires du CAP.
Je ne suis pas d’avis avec les enseignants qui veulent jeter le bébé avec l’eau du bain. Il y a lieu de saluer le souci que vous portez à l’amélioration de la qualité des enseignements/apprentissages qui passe inéluctablement par la prise en charge des premières classes à savoir le CI, le CP et le CE1. Ces classes sont au cycle primaire ce que le fondement est à l’édifice car elles en sont même le socle. Beaucoup d’apprenant éprouvent des difficultés en classe de CM2 et ont lamentablement échoué parce qu’ ils ont raté la base. En effet, toute la communauté éducative devrait saluer cette quête de la qualité des apprentissages.
Quant à la répartition des classes, je vous conseille, Monsieur le Ministre, de laisser l’exclusivité de cette prérogative à nos directeurs et directrices d’écoles car ils connaissent mieux que quiconque leurs agents.
Par ailleurs, l’obtention du Certificat d’Aptitude Pédagogique (CAP) n’explique en rien l’habileté d’un enseignant ou d’une enseignante. Ce qui différencie les enseignant(e)s c’est l’engagement, la rigueur la motivation et non les diplômes… Inutile d’entrer dans les détails…
Pour améliorer la qualité des enseignements /apprentissages je vous conseille de bien vouloir explorer la motivation des enseignants au lieu de se centrer sur celle des apprenants en luttant contre les lenteurs administratives, la surimposition et j’en passe. La motivation de l’enseignant, influe directement en intensité et en qualité dans les enseignements/apprentissages des apprenants.
Monsieur le Ministre je vous prie de revoir les stratégies préconisées pour la prise en charge des ces classes car nous avons besoin d’équipes pédagogiques soudées et non de stigmatisation en notre sein ce qui peut impacter négativement sur la qualité des apprentissages.
M Djiby Niang
Enseignant à l’école élémentaire de Boudy Sakho
lenguerois@gmail.com