vendredi, novembre 22, 2024

Diara Ndiaye : la journaliste sénégalo-française qui a fini par s’imposer dans les médias étrangers

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Diara Ndiaye est une jeune journaliste sénégalo-française. Elle exerce ce métier depuis 2013. Cette brillante jeune femme travaille avec Canal+ Afrique, Rfi et France Télévision.

Diara se reconnaît dans un proverbe malinké qui dit : « Goutte par goutte le lac s’est formé » ! « Et bien je dirais que c’est pareil pour moi », dit-elle souriante ! Elle fait son chemin sans précipitation et saisit les opportunités qui s’offrent à elle en temps et en heure.

Comment est née votre passion de devenir journaliste ?

Mon parcours scolaire peut expliquer ma trajectoire mais je dois avouer que je suis tombée un peu par hasard dans cet univers. En réalité je suis une passionnée de politique et de communication.

En 2012 lorsque j’étudiais la communication publique j’ai du rédiger un mémoire de recherche. En pleine période électorale j’ai eu envie d’analyser le discours politique à la télévision durant cette période particulière : celle de l’élection présidentielle. Je ne vais pas faire un exposé sur ce champ d’étude mais il faut savoir que ce discours politique est très particulier car il s’utilise comme une arme redoutable notamment en temps électoral.

J’ai donc décidé d’aller au cœur du traitement de ce discours au sein d’une rédaction et j’ai choisi celle de la Rts au Sénégal. Résultat: j’ai revêtu les habits de journalistes en allant sur le terrain et cette expérience avec des confrères talentueux m’a totalement charmé.

Au retour de ce voyage et bien j’ai eu envie de découvrir davantage cette profession. J’ai donc multiplié les stages notamment chez Africa24 où j’ai commencé la présentation. J’ai beaucoup appris au sein de cette rédaction. Ce fut une expérience enrichissante personnellement et professionnellement. Parallèlement, je poursuivais mon cursus scolaire en communication publique et en communication politique au sein de l’école des Hautes Études Internationales et Politiques de Paris.

En plus de cela, on apprend chaque jour en étant journaliste alors tous les domaines sont bons à prendre. J’ai la chance de travailler avec une excellente équipe de production pilotée par Galaxie presse, une boite de production basée à Paris et d’un co-présentateur : Robert Brazza, une véritable figure de l’audiovisuel africain. C’est un réel bonheur de travailler avec lui. C’est grâce à ce travail d’équipe que je produits des éléments de qualité.

Pour être journaliste, il faut être ouvert, curieux et polyvalent. J’ai eu à m’intéresser à toutes l’actualités africaines, politiques, économiques, sociétales et même sportives. D’où l’idée d’une production radiophonique où l’on parle de tout sans tabou et exclusivement pour les jeunes qui contrairement à ce qu’on pense s’intéressent à tous les domaines. Son ambition : donner et libérer la parole et elle le fait dans chacun des épisodes diffusés chaque samedi à 9h10TU sur l’antenne monde et 11h10 TU sur l’antenne Afrique.

Parlez-nous de vos reportages et sujets qui passent sur Alors on dit quoi ?

Les reportages nous plongent au cœur de l’actualité en nous informant sur les réalités vécues par les jeunes. Il y aussi des initiatives inspirantes mises en places par et pour les jeunes qui sont diffusées. Autre volet de l’émission : des coups de gueule d’auditeurs, des débats sans tabou, un répondeur qui diffuse des messages qui suscitent parfois des déclics, des prises de conscience, des vocations, tellement ils sont puissants. S’ajoute à cela des conseils livrés avec pour objectif assumé d’améliorer le quotidien, le volet culturel hebdomadaire qui étoffe la culture générale et le combat sans relâche contre les fake news pour lutter contre la désinformation qui sévit sur le web.

Nos pages instagram, Facebook et Twitter sont là pour cela. Nous demandons à nos fans leur avis sur les sujets, nous leur donnons l’opportunité de participer et parler de leur projet, de leur rêve de leur difficultés, etc.

En janvier dernier nous avons soufflé nos un an! J’en suis très fière. Grâce à la confiance et au soutien total de la direction de la radio, de mes collègues, de mes correspondants, de ma formidable équipe, sans oublier ma famille et mes amis, l’émission AODQ a réussi aujourd’hui à s’imposer comme l’épicentre des discussions où les jeunes ont une place primordiale.

On sent beaucoup de passion dans vos propos. Qu’est-ce qui anime cela?

Moi j’apprends tous les jours, je rencontre des gens tous les jours, je me documente tous les jours. En gros je m’enrichis tous les jours grâce à mon métier. C’est une chance car mon quotidien est souvent différent. C’est un plus, non négligeable. Restituer l’information est une richesse. Les mots ont un impact incommensurable au sein de la société. Pour être un bon journaliste, il ne faut pas ennuyer son auditoire ; il faut l’intéresser, l’émouvoir, lui apprendre quelque chose.

Que pensez-vous de l’information donnée sur internet ?

Aujourd’hui notre monde évolue vite. Tel un média historique, tel un journaliste, chaque personne peut prendre une information, l’éditer, la compiler, la transformer, et la publier. C’est son message, son information. Il y a donc 7 milliards de médias. Leurs moyens de diffusion ne sont pas Tf1, TFM, RFI ou Le Monde, mais Facebook, Twitter, Youtube, Pinterest, Vine, et d’autres demain. Aujourd’hui tout le monde est un média. C’est un changement de paradigme profond qu’il faut prendre en compte mais attention au web qui est un outil puissant qui peut être nuisible. On le voit notamment avec la rapidité de l’info qui est diffusée mais pas forcément vérifiée.

Quel regard portez-vous sur la présence féminine dans les médias ?

Je pense qu’elle doit être renforcée. Aujourd’hui, être une femme n ‘est plus un problème, c est un privilège. La condition de la femme évolue. Il y a des femmes à la tête du pouvoir, dans tous les métiers avec des responsabilités. Cela dit il reste encore beaucoup d’inégalités à combler car les femmes en situation fragile restent nombreuses. Les hommes gagnent mieux que nous par exemple

Ce qui est sûr c’est que mon modèle de femme c’est celui de ma mère Fatou Ndiaye. Mon inspiration, ma passion, ma vision sont ancrés en moi grâce à elle. Une femme que j’estime beaucoup tout comme mon père Ndongo Ndiaye et mes frères et sœurs car ils m’ont doté de qualités qui m’animent au quotidien : amour, respect, détermination, conviction et courage. Mon mari est aussi mon pilier, il m’inspire, me forge et m’appui au quotidien. C’est un moteur et soutien inestimable. C’est avec lui que je me suis lancée dans l’entrepreneuriat.

Maman avec un emploi du temps aussi chargé? Comment faites-vous?

AHAHA. Je pense simplement que tout est une question d’organisation. Au-delà de la passion qui m’anime, je repartis mon temps de travail de façon à prendre de l’avance sur tout. Je planifie et gère mon temps ! Ce qui implique de poser de solides bases organisationnelles : par exemple, je me fixe des objectifs, je me donne un nombre de tâches à exécuter chaque jour et je m’efforce de les respecter. Je jongle entre Canal +, RFI, France 3 que l’on a pas encore mentionné mais j’y présente le journal aussi.

Le secret ?

L’organisation. Je planifie tout en amont, je voyage et travaille beaucoup mais c’est un bonheur inestimable qui m’anime. Mon mari et ma famille me soutiennent heureusement. Ils m’encouragent à aller encore plus loin.
L’éducation a même un impact dans l’économie. Elle réduit la pauvreté, stimule la croissance économique, augmente les revenus, et bien d’autres choses encore. Etant originaire du Sénégal, qui n’est pas épargné par les problèmes en matière d’éducation, j’ai eu envie de m’impliquer à mon niveau dans ce domaine.