Des associations et activistes de l’Afrique de l’Ouest indiquent, dans des témoignages faits dans le cadre d’une enquête, que le Covid-19 a mis à l’épreuve les droits et la santé des femmes, en particulier leur santé sexuelle et reproductive, du fait d’une diminution conjointe de l’offre et de la demande de services.
« Certaines catégories, comme les jeunes et adolescentes, sont particulièrement touchées et les effets à moyen terme s’annoncent lourds », note un communiqué de l’organisation internationale Equipop.
Active en faveur des droits et de la santé des femmes et des filles dans le monde, cette organisation a mené une enquête auprès de plusieurs associations de la société civile dans sept pays d’Afrique francophone, dont le Sénégal.
Dans un communiqué, elle relève que « les réponses politiques et programmatiques apportées à la crise ont été peu sensibles à ces enjeux ».
Ces activistes et associations d’Afrique francophone souhaitent que « les gouvernements et les bailleurs les écoutent, les impliquent et soutiennent les associations, particulièrement en temps de crise ».
« Les gouvernements doivent tirer des leçons des réalités vécues et fassent évoluer leurs pratiques en s’engageant dans le renforcement des services publics et du milieu associatif afin de participer à l’émergence de sociétés plus justes et résilientes », souligne le communiqué.
Partout dans le monde, les associations et activistes mobilisées pour promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes ont joué un rôle important dans la riposte face à la Covid-19, note le texte.
« Observatrices des impacts disproportionnés de la crise sur les femmes, lanceuses d’alerte sur les violations des droits et la détresse sociale, ces associations ont également participé à la prévention et à la prise en charge des conséquences sociales et sanitaires de la Covid-19 », selon l’enquête qui se fait « l’écho de leurs voix et de leurs recommandations ».
« La crise a exacerbé des situations inégalitaires à tous les niveaux », a indiqué Sylvia Apata, secrétaire exécutive de l’organisation des Citoyennes pour la promotion et la défense des droits des enfants, femmes et minorités (CPDEFM) en Côte d’Ivoire.
Citée par le rapport, la directrice d’Equipop, Aurélie Gal-Régniez, relève que les violences à l’encontre des femmes ont augmenté de façon significative avec l’isolement. Elle évoque des « violences économiques, violences physiques, mais aussi des violences morales qui se traduisent par exemple par des injures ou des menaces de répudiation. »
L’enquête a été réalisée d’avril à juin 2020 auprès d’une trentaine d’associations et d’activistes pour les droits des femmes.
Par APS