Les syndicats des enseignants demandent la démission du ministre de l’éducation nationale suite au report de la reprise des cours.
La décision des autorités étatiques de reporter la reprise des enseignements-apprentissages a provoqué un effet boomerang. Cette décision prise à quelques heures de la réouverture des classes a suscité l’ire des syndicalistes.
Convoyer des enseignants dans des conditions catastrophiques
Dans une déclaration faite suite à la décision du président Macky Sall d’annuler la reprise des enseignements et apprentissages qui étaient prévue ce mardi 2 juin, Dame Mbodj, secrétaire général du Cusems authentique a réclamé la démission du ministre Thierno Talla. « Ce qui est important aujourd’hui, c’est que le ministre Mamadou Talla qui a fait convoyer des enseignants dans des conditions catastrophiques, celui qui a fait cette bêtise là ne peut pas s’en sortir indemne. C’est pourquoi au nom du Cusems Authentique, nous exigeons que le ministre de l’éducation nationale, Mamadou Talla rende le tablier. Qu’il présente sa démission au chef de l’État et que ce dernier l’accepte. Et qu’à défaut de cela, qu’il soit démis par le président Macky Sall dans les meilleurs délais. Parce qu’il a échoué et quand on échoue on doit prendre ses responsabilités et quitter. En plus de cela, nous exigeons le retour de tous les enseignants qui le souhaitent à leur lieu de départ », a-t-il exigé au nom de la formation syndicale qu’il dirige.
L’État s’était entêté
À l’en croire, l’Etat n’a pas dit toute la vérité dans cette affaire. « Depuis quelques semaines nous nous sommes battus pour dire que cette réouverture, dans ce contexte d’augmentation des cas contacts, n’était pas une décision opportune. Le ministère de l’Education s’était toujours entêté et s’était opposé à cette position que nous avions développée. Aujourd’hui, la décision qui est prise est assujettie à deux cas de contamination. Donc, deux enseignants testés positifs à Ziguinchor : un cas communautaire et un cas importé. Nous considérions que cet argument n’est pas sérieux. Parce que tout le monde sait cela depuis 3 jours, mais l’État s’était entêté. Donc vouloir nous servir cet argument, c’est vouloir nous faire avaler des couleuvres. Ce que nous ne saurions accepter », lâche-t-il.
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Le syndicaliste de l’enseignement signale d’ailleurs les véritables raisons qui ont poussé l’État à revenir sur sa décision. « La véritable raison qui les a poussés à ne pas reprendre les enseignements et apprentissages dès le 2 juin, c’est parce que tout simplement ils ont compris que le discours que le ministre Mamadou Talla leur a servi depuis le début est un discours démagogique. Le dispositif édicté par le ministère de la Santé à travers le protocole de sécurité sanitaire, ce dispositif-là n’était pas en place », rapporte Dakaractu.
Les masques n’étaient pas en nombre suffisant…
Il en veut pour preuve que « partout dans le pays (les populations ont constaté que les masques n’étaient pas en nombre suffisant, qu’il n’y avait pas assez de thermoflash, quil n’y avait pas une possibilité pour beaucoup d’établissements de respecter la distanciation physique requise. Ce, avec des distances de 1 à 1.5 m entre les tables-bancs par classe et un élève par table banc. Mais également d’avoir 20 élèves par classe au maximum, des toilettes fonctionnelles, de l’eau disponible », entre autres. Ce sont, selon Dame Mbodj, ces manquements-là qui ont fait que les autorités ne pouvaient pas reprendre les enseignements-apprentissages ».
Avec Dakaractu