Avec la pandémie du covid-19, la plupart des rédactions ont adopté de nouvelles méthodes de travail notamment le télétravail. Des spécialistes interrogés, soutiennent que la crise actuelle pourrait être une opportunité pour accélérer le changement de modèle.
Alors que l’évolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication n’avait pas encore fini de bouleverser le paysage médiatique, aujourd’hui, c’est la pandémie du covid-19 qui vient basculer le fonctionnement des médias traditionnels. Entre télétravail, chute de publicités et modification du traitement de l’information, les médias d’information traditionnels qui luttaient depuis un certain temps contre le déclin de leur modèle économique, font face à un changement de paradigme du journalisme. L’après covid-19 va-t-il imposer une totale reconfiguration des médias ?
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C’est possible dira le journaliste, Jean Meïssa Diop. «Il se peut que les expériences obtenues ou vécues à l’occasion de cette pandémie contribuent à améliorer ou bien à obliger la presse à se réajuster parce qu’on sait maintenant avec le télétravail qu’il n’est pas nécessaire d’aller à la rédaction surtout pour la presse écrite», explique Jean Meïssa Diop. Cette période laissera ainsi des traces sur nos habitudes de travail.
Pour le journaliste bloggueur, Basile Niane, il est temps pour les médias traditionnels de trouver de nouveaux modèles économiques plus durables pour pouvoir s’en sortir. « Cette pandémie prouve aujourd’hui que nous devons adopter les nouvelles méthodes liées à la technologie. Les gens peuvent trouver d’autres moyens en faisant le journal et le mettre en ligne car, c’est une opportunité», soutient Basile Niane. Selon lui, le travail du journaliste ne doit plus se limiter à écrire un papier et ensuite le publier. «Les journalistes peuvent trouver d’autres modèles en écrivant des tribunes pour des sites web, en faisant de la production. C’est-à-dire la réflexion intellectuelle online et il y’a beaucoup de plateformes disponibles pour les journalistes qui leur permettent d’avoir de revenus en tant que créateurs de contenus», souligne le journaliste bloggueur.
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Mieux, dit-il, «on oublie souvent que le journalisme n’est rien d’autre qu’une personne qui crée du contenu et sur le web, c’est le contenu qui vend le plus. Ce contenu peut être audio, écrit et tout dépendra de l’engagement du journaliste de vraiment changer de fusil d’épaule et adopter cette nouvelle loi qui est le changement lié à la pandémie».
Toutefois, pour le journaliste Jean Meïssa Diop, rien ne pourra sonner le glas de la presse classique. «Depuis des années, on annonce la fin de la presse classique, et donc ce n’est le covid-19 qui en aura décidé la fin même si qu’il est vrai que les méthodes pourront avoir changé quand on aura tiré les conclusions et les résultats des modes de travail qu’on a adoptés». Mais Jean Meïssa Diop de préciser que, «le télétravail que beaucoup de journalistes ont adopté actuellement est une ancienne méthode».
Source : Sud Quotidien