COMMUNIQUE- Après un traitement médiatique jugé «offensant » sur les émigrés par rapport au Covid-19, la presse sénégalaise s’est très vite reprise en y allant avec beaucoup plus de justesse.
Levier déterminant dans la résolution de plusieurs phénomènes sociaux, les médias du pays ont vite compris la nécessité de changer de paradigme dans l’approche de cette pandémie.
Stigmatisation…
En effet, depuis le traitement dans la presse de l’affaire du « Modou modou de Touba » , les émigrés se sont sentis stigmatisés voire diabolisés. Une forme d’injustice notoire vécue par plusieurs de nos compatriotes de la diaspora.
D’ailleurs, beaucoup d’entre eux, s’étant exprimé sur la question, ont pointé un doigt accusateur à la presse sénégalaise.
En effet, l’Observatoire des Sénégalais de la Diaspora, créé en 2013, observe de très prés la manière avec laquelle la presse sénégalaise traite et diffuse sur le Covid 19 en rapport avec ses émigrés.
Si au début de la pandémie, la tendance, dans le traitement et la diffusion, était encline à la stigmatisation, les journalistes semblent aujourd’hui changer de cap en misant sur un traitement plus «juste ».
Nous saluons à ce sujet le fait que le terme «modou-modou», utilisé très souvent de manière ostentatoire par les médias, soit de plus en plus abandonné au profit de : « émigrés ou sénégalais de l’extérieur ou de la diaspora ».
Désuet, ce mot «modou-modou» est maintenant suranné dans le vocabulaire de la migration sénégalaise.
Statistiques officieuses et erronées…
Par ailleurs, l’Observatoire des Sénégalais de la Diaspora, après avoir constaté une déferlante de statistiques dénuées, de tout fondement, distillées dans la presse, demande aux journalistes de faire preuve d’analyse de vigilance.
En réalité, il ne sert à rien de ruer sur les brancards pour livrer des données officieuses à la presse. Surtout qu’il est en ce moment difficile de recueillir des statistiques fiables et officielles, ou encore de certifier que tel ou tel émigré est décédé du Covid -19 du fait de l’extrême complexité des situations, d’un pays à un autre.
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Chers compatriotes, si vous disposez de certificats de genre de mort relatifs au Covid-19, remettez-les aux autorités diplomatiques, qu’on en fasse une base de données officielle pour l’intérêt de la nation et de la diaspora.
Pour être plus crédibles, les responsables associatifs de la Guinée Conakry vivant aux Etats-Unis ont publié dans la presse, les noms, adresses et origine régionale des personnes décédés du Covid 19.
A ce titre, l’Observatoire considère que, dans ce contexte d’imbroglio pandémique, l’heure est à la précision afin d’appréhender les priorités au sein des diasporas et d’y apporter des solutions.
Nous considérons que les associations des diasporas doivent établir une collaboration pluridisciplinaire avec les représentations diplomatiques dont certaines sont plus que réceptives.
Se prendre pour « les Héros » de la presse, au nom des diasporas, est loin d’être la meilleure approche possible.
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Nous alignant dans la logique du séminaire organisé en septembre 2018 à Dakar en faveur de trente (30) journalistes sur le thème : « Collecte, traitement et diffusion de l’information provenant dans Des diasporas » animé par les doyens Ibrahima Bakhoum et Tidiane Kassé, l’Observatoire des Sénégalais de la Diaspora salue la nouvelle posture de la presse qui vient dynamiser la lutte contre le coronavirus à travers l’axe quadrilogique : Etat – presse – covid 19 (population) – émigrés.
Jamil Thiam, Journaliste
Président de l’Observatoire des Sénégalais de la Diaspora
observatoirediasporasenegal@gmail.com
Belgique