Nos pouvoirs publics ont beau installer des contrôles routiers en ville et des radars fixes, mobiles ou camouflés en voitures banalisées, nos routes restent meurtrières.
Certes, les dernières statistiques communiquées par l’Agence nationale de la sécurité routière (Narsa) font état d’une légère baisse annuelle au terme de l’année écoulée. Mais il n’empêche que le ratio découlant de l’équation «réseau routier/parc de véhicule/nombre d’accidents» fait que notre mortalité routière est trop élevée à comparer avec celle d’un pays comme la France qui tout en comptant 10 fois plus de véhicules en circulation et un réseau routier 24 fois plus long (!), a enregistré légèrement moins de morts que le royaume en 2019.
Face à cette hécatombe, les pouvoirs publics ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Radars fixes de dernière génération, alcootests à des barrages urbains et maintenant, des gendarmes équipés de drones-radars ! Voilà une bonne nouvelle pour les bons automobilistes qui, eux, tiennent à la vie et à la paix sociale.
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Reste à voir comment va évoluer cette expérience qui n’est pour l’instant qu’en phase pilote. Est-ce que le ministère de l’Équipement s’équipera-t-il d’une quantité suffisante de ces radars volants, puis surtout dans quelles zones seront-ils déployés ?
Deux questions décisives. Surtout lorsqu’on sait que les zones extra-urbaines ne sont pas forcément les plus meurtrières et que les grands excès de vitesse ne sont pas l’unique et principale cause de la mortalité routière au Maroc.
Autrement dit, beaucoup de chauffards sévissent au cœur des villes ou dans leurs banlieues. Il n’y a qu’à voir tous ces fous du volant qui slaloment à bien plus des 80 km/h autorisés sur l’entrée périphérique de Casablanca. Bientôt, ils seront pris la main dans le sac et depuis les airs. C’est du moins, ce que l’on espère.
Jalil Bennani. Source : Les inspirations ECO