Parmi les plus grandes mutations que connaît notre monde, figurent les transformations que causent les technologies de l’information et de la communication dans les rapports sociaux.
L’avènement du « tout-connecté » entraîne même des bouleversements radicaux et provoque chez beaucoup de personnes le désir de suivre le fil d’actualité de l’évolution d’un monde qui impose à chacun la loi du « dis-moi quel réseau social tu utilises, je te dirais qui tu es ».
Dans ce contexte, comment une association comme le Réseau de jeunes pour l’intégration africaine (RJIA), peut se situer le plus correctement possible ? La réalité est qu’ayant choisi de s’adresser aux jeunes africains, cette génération tête baissée, le RJIA à la mission de parler, de dialoguer avec l’autre en ayant cette tête, toujours plus haute.
Pour ce faire, il peut reconnecter la jeunesse africaine avec le panafricanisme et son histoire par ces technologies de l’information qu’elle utilise en permanence, et ce, dans le but de promouvoir les valeurs de cette philosophie politique qui travaille à redonner à l’Afrique sa place dans le monde.
C’est bien connu : la bonne charité commence par soi-même. Par amour pour l’Afrique, n’hésitons pas à défendre ce postulat. Qui mieux que les Africains pour défendre et promouvoir la cause des Africains ? Il se trouve que le monde d’aujourd’hui offre des moyens puissants pour atteindre cet objectif.
En fait, aujourd’hui, même en Afrique, il est difficile de trouver un jeune qui ne soit pas féru, voire « addict » des outils de la technologie. Ces outils se présentent comme des moyens qui facilitent la vie des hommes, qui permettent de briser les frontières géographiques, de créer un monde de la circulation et de la rencontre. Pour parler de dépendance aux TIC, la réponse qu’on donnerait se trouverait dans un souci d’être toujours connecté, d’être toujours « in ». Pour que cela ne se pose plus en termes de problème, la première chose à acquérir, c’est l’indépendance intellectuelle. Comment éviter le mimétisme à outrance qui nous fait oublier les valeurs qu’enseigne la sagesse africaine ? Combien de fois n’avons-nous pas, dans la barre de notre moteur de recherche, saisi le nom d’une icône de la mode française, d’une star hollywoodienne ou d’une vedette orientale, histoire de scruter son actualité et par la suite, procéder à un copier-coller de son mode de vie ?
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Disons-nous les choses : l’heure actuelle nous impose, nous jeunes Africains, de ne plus être qu’ admirateurs, consommateurs, demandeurs, ou « followers » passifs. Il y a urgence d’une mise à jour des attitudes à partir des imaginaires de notre propre continent. Dans ce concert des nations et même des civilisations, notre partition en tant qu’ Africains et citoyens du monde – dans le cas d’espèces – serait d’être acteurs, producteurs, bref, des jeunes capables d’offrir à l’Afrique la possibilité de tirer profit des nouvelles technologies au bénéfice du développement du continent. De plus, tant qu’à être « in », pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable ? Il est possible de promouvoir le panafricanisme en un clic. Disons que c’est le défi que nous lançons au RJIA : utiliser les réseaux sociaux pour faire valoir les idéaux les plus nobles du panafricanisme. En amont, peut-être que la préoccupation de tout jeune africain devrait être de situer l’Afrique dans son rapport au reste du monde, dans une logique de gagnant-gagnant, de win-win, comme disent les anglo-saxons. Une telle manière de se situer n’empêche pas la reconnaissance mutuelle de particularités et des singularités, ni le respect des autres. Il faudrait donc réinitialiser tout le système d’échanges entre les autres et nous, entre l’Afrique et le reste du monde. C’est une question de stratégie géopolitique, afin que l’Afrique ne continue pas à être à la marge dans la marche du monde.
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De manière concrète, les petits gestes quotidiens de notre « time-killing », pourraient, à compte-gouttes, faire naître un océan de personnes qui pensent, respirent, vivent en mode « Afrique ». On pourrait déjà entrevoir, avec le RJIA, la démarche du micro blogging, en créant des communautés sur des réseaux sociaux comme Facebook, Whatsapp, Twitter et consorts. De plus, il y a le « blogging » qui consiste en la création des blogs thématiques présentant le panafricanisme et incitant de nombreuses personnes à adhérer à ses principales valeurs. Enfin, il faudrait créer des « influenceurs web » qui seraient de véritables « geeks » sur le panafricanisme, en défendant cette idéologie dans des fils de discussions, car la bonne charité commence par soi-même.
Au final, c’est, en fait, cela que « j’appelle le panafricanisme en un clic… » on like et on partage.
Lynda Sibafo, Journaliste/Cameroun