Le numérique c’est la consommation de contenus. Mais quid de leur production ? Sans nul doute, les Sénégalais sont devenus actuellement de très grands consommateurs de contenus numériques. Mais 96 % de ce contenu est produit hors du Pays.
Alors, savez-vous qu’à chaque fois qu’un Sénégalais consomme un contenu numérique, il s’appauvrit encore plus car la valeur créée s’en va à l’extérieur. Par conséquent, sans création de valeur contextualisée (contenus locaux), l’économie numérique pourrait accélérer l’appauvrissement des Sénégalais. D’où la nécessité d’inciter et de soutenir la création de contenus africains qui seront consommés par les africains eux-mêmes, c’est ainsi que la création de richesse africaine va s’accroitre et surtout promouvoir des emplois locaux et durables.
Mieux, la richesse culturelle de l’Afrique est un atout pour le développement de contenus numérique. L’essentiel consiste à trouver des modèles économiques adaptés. Le pari du développement ne réside ni dans l’emprunt ni dans l’achat des licences venant des firmes étrangères.
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Elle est dans la capacité des populations concernées à inventer des outils et des contenus adaptés à nos réalités culturelles sans pour autant nous enfermer sur nous même. Cela suppose bien entendu de dépasser les limites culturelles qui sont liées à l’analphabétisme, tout en développant des contenus locaux à fortes valeurs ajoutées.
Nous avons en vérité de très bons exemples sur lesquels on peut s’inspirer. Parmi eux, nous pouvons citer Lenali le premier réseau social totalement vocal qui parle les langues locales. Porté par le Malien Mamadou GOURO SIDIBE, elle est l’une des applications qui, tout en tenant compte de la diversité linguistique, aide des populations jusque-là marginalisées à accéder aux ressources du Web.
Entre autres, nous pouvons aussi citer la plate-forme maambamaba.com une collection de 6 volumes illustrés réalisée par l’enseignant-écrivain-chercheur, Assane Mboup dans l’objectif de participer à la vulgarisation des enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba pour une société stable, une jeunesse éduquée dans l’échange solidaire et la culture de paix dans la foi.
En somme, la guerre digitale est avant tout, une bataille de contenu et qui gagne la bataille gagnerait surement la guerre de l’économie numérique.
Malick FAYE
CEO m6informatique
ICT Teacher-Trainer
IT & Multimédia Project Manager
Google Certified Digital Marketing