Le Sénégal souhaite se positionner comme l’un des centres technologiques actifs en Afrique de l’Ouest. A cet effet, le Gouvernement du Sénégal développe activement l’usage généralisé des TIC dans la vie quotidienne des citoyens, à travers ses différentes initiatives nationales telles que décrites dans la stratégie numérique SN2025.
Ces initiatives entraînent une transformation du Sénégal en une société numérisée où les organisations publiques et privées utilisent de plus en plus les TIC dans la fourniture des biens et services, entreprennent des transactions et partagent l’information, ce qui permet à la population sénégalaise de bénéficier d’un quotidien économiquement plus riche. La réalisation de la vision du Sénégal numérique du Président Macky SALL, permettra d’impulser la croissance économique au Sénégal, de généraliser l’usage du numérique, d’améliorer le climat des affaires et de générer un volume important d’emplois directs et indirects.
Cette stratégie est une vision à long terme ; elle est constituée de prérequis et axes prioritaires articulés autour du slogan « le numérique pour tous et pour tous les usages en 2025 au Sénégal avec un secteur privé dynamique et innovant dans un écosystème performant ». Les objectifs stratégiques, résultats de la déclinaison de la stratégie « Sénégal numérique 2025 », sont résumés dans le tableau ci-après.
L’ambition de cette stratégie au plan économique est de redonner un nouveau souffle au secteur, en apportant de nouveaux relais et sources de croissance aux acteurs, et de porter la contribution du numérique au PIB à 10% à l’horizon 2025.
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Dans cet environnement où la révolution numérique a fini de rendre les personnes, les organisations publiques et privées, dépendantes de l’outil informatique, avec la multiplication des technologies d’échanges d’informations confidentielles et le développement des paiements en ligne, l’opportunité est trop belle pour les pirates des temps modernes (hackers), dopés par le sentiment d’anonymat sur le web, de ne pas s’engouffrer dans la brèche qui leur est « offerte ». Celle de profiter des failles du système notamment celui des Etats qui sont, de plus en plus, la proie d’attaques informatiques perpétrées par ces personnes sans foi ni loi.
Pour prévenir ces dérives, le Gouvernement du Sénégal, se préoccupant de sa souveraineté numérique sur le cyberespace, a pris les devants en élaborant la Stratégie Nationale de Cybersécurité SNC2022 (alignée à la SN2025), politique qui identifie les risques liés à la sécurité et en même temps tous les moyens utilisés pour leur éradication au niveau national. Au niveau de cette politique, cinq objectifs stratégiques à atteindre ont été définis :
renforcer le cadre juridique et institutionnel de la cybersécurité au Sénégal.
protéger les infrastructures d’information critiques (IIC) et les systèmes d’information de l’Etat du Sénégal.
promouvoir une culture de cybersécurité au Sénégal.
renforcer les capacités et les connaissances techniques en cybersécurité dans tous les secteurs économiques du Sénégal.
participer entièrement et activement aux efforts régionaux et internationaux de cybersécurité.
Malgré les efforts déjà effectués, les taux de réalisation de la SN2025 et de la SNC2022 ne sont pas satisfaisants. Quelle stratégie d’urgence adopter pour rattraper ce retard et asseoir notre positionnement sur le Numérique ?
Basé sur la SN2025 et la SNC2022, le programme d’urgence proposé se décline selon cinq axes fondamentaux permettant l’atteinte des objectifs souhaités dès 2022 et de positionner le Sénégal comme une République digitale de référence. Pour ce faire, l’idée à termes serait d’arriver à réinviter la relation de l’Etat avec le citoyen en mettant en place un modèle omnicanal qui allie le meilleur de l’humain et du digital.
Afin d’augmenter l’efficacité du Numérique au Sénégal, nous proposons l’organisation suivante basée sur :
Un meilleur positionnement de l’ADIE qui pourrait devenir l’Agence Numérique du Sénégal et ayant pour but d’être l’UNIQUE maître d’œuvre en matière de technologie. Ainsi, les Ministères sectoriels joueront le rôle de maîtrise d’ouvrage. Par ailleurs, l’ADIE devra céder une partie de ses activités à l’Agence Nationale de Cybersécurité afin de garantir un niveau de contrôle interne adéquat.
Le Parc Technologique Numérique sera rattaché à l’Agence Numérique du Sénégal.
Le FDSUT participera activement à la promotion des TIC au Sénégal et pourra potentiellement financer le développement des startups.
Vu la recomposition actuelle du Gouvernement avec l’élimination du Poste de Premier Ministre, l’Agence Nationale de Cybersécurité pourrait être rattachée au Ministère de l’Economie Numérique de même que la CDP ainsi que les Services du Chiffre.
Par ailleurs, il serait judicieux d’étudier l’opportunité de rattacher également l’ARTP au Ministère en charge du Numérique.
Baïdy Sy