Différents acteurs de l’écosystème numérique africain et mondial sont réunis depuis mardi à Kigali pour participer au deuxième forum économique de Transform Africa Summit, puis au cinquième Transform Africa Summit (TAS2019) dont le lancement officiel a été fait ce mercredi 15 mai par M. Paul Kagamé ; Président du Rwanda, M. Ibrahim Boubacar Keita ; Président du Mali et M. Uhuru Kenyatta ; Président du Kenya.
Une délégation sénégalaise dirigée par le Ministre en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent M. Cheikh Kanté, et composée entre autres de l’Agence De l’Informatique de l’Etat, du Ministère de l’Economie numérique et des Télécommunications, en plus du secteur privé sénégalais, est présente à ce rendez-vous de l’Afrique qui bouge et qui innove.
Le Directeur général de l’ADIE M. Cheikh Bakhoum a demandé à ses équipes d’œuvrer durant ce sommet, à la mise en place d’une association des agences africaines et autres structures étatiques en charge du volet opérationnel du développement du numérique.
Il s’agit en effet de parachever le processus déjà enclenché en 2016 lors du sommet de l’Union internationale des Télécommunications (ITU de Bangkok). Au cours de ce sommet auquel l’Agence De l’Informatique de l’Etat avait participé, les directeurs généraux en charge du développement du numérique dans leurs Etats respectifs (Madagascar, Nigéria, Cameroun, Ghana, Kenya, Gabon, Rwanda et Zimbabwe) se sont engagés, aux côtés du Sénégal, à constituer un cadre de concertation et de partage d’expériences en matière d’administration électronique en Afrique à travers ladite association.
A en croire le Directeur de l’Agence De l’Informatique du Sénégal M. Cheikh Bakhoum, une telle association, peut avoir un impact fort en ce qui concerne :
– L’harmonisation des visions ainsi que les orientations en termes de développement de l’informatique dans les Etats africains ;
– La facilitation de la mise en œuvre concrète des initiatives issues de la vision Smart-Africa dans les différents Etats ;
– Le partage d’expériences et la mutualisation des projets, programmes et ressources informatiques déjà éprouvés dans certains Etats ;
– La définition de politiques et stratégies en termes de régulation du cyberespace, de la cybercriminalité et des cyberattaques.
Au cours d’une rencontre organisée le 14 mai 2019 en marge du Transform Africa Summit, la question a été discutée, et les participants venus de plusieurs pays africains ont salué la pertinence et l’opportunité d’une telle association. D’ailleurs le Ministre Gambien de l’Information et des Télécommunications M. Ebrima Sillah a déclaré que la Gambie adhère à cette idée et est prête à s’engager.
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Cette initiative consistant à mettre en place l’association est favorablement accueillie par le Smart Africa. L’instance panafricaine qui offre un espace de collaboration entre les pays africains membres est disposée à faciliter sa mise en place, à en croire Jean Philbert Nsengimana ; ancien Ministre de la Jeunesse et des TIC du Rwanda et conseiller spécial à Smart Africa. Selon lui, il existe déjà des cadres de collaboration comme le Conseil des régulateurs africains qui se penche sur les questions de régulation afin de faciliter les investissements ou les échanges de trafics entre pays africains et ainsi rendre plus accessibles les coûts de communication. Il existe aussi un cadre politique (constitué d’experts des ministères) qui travaille pour une harmonisation des politiques en matière de télécommunications et nouvelles technologies.
Cependant, il n’y a pour l’heure pas encore de cadre dédié aux agences qui s’occupent de la mise en œuvre des projets informatiques des Etats africains. D’ailleurs, l’idée de la mise en place de cette association suscite déjà l’intérêt d’un ensemble de partenaires selon Jean Philbert Nsengimana. Un travail de sensibilisation et de mobilisation a été amorcé et une feuille de route sera déclinée.