L’élection présidentielle au Sénégal a connu une grande révolution digitale. Pour cette année 2019, la politique a changé de cap avec une forte utilisation des réseaux sociaux. Les candidats ont désormais compris l’importance de ces outils incontournables pour faire passer leurs messages, discuter avec les internautes, mais surtout défendre leurs programmes .
Mais, en jetant un regard rétrospectif de l’utilisation du digital dans la politique sénégalaise, nos souvenirs survolent forcément l’année 2012 où tout a commencé.
Les internautes sénégalais avaient alors pris d’assaut les réseaux sociaux pour tenter de montrer aux politiciens que ce monde virtuel est une opportunité. La lutte n’était pas facile pour inculquer cette culture digitale. Néanmoins, des acteurs ont pu mettre en place des plateformes citoyennes et de surveillance en ligne. Nous citerons par exemple: Sunu2012, Samabaat, Mackymetre, entre autres.
Ces initiatives ont joué un rôle très important de conscientisation des masses, et surtout d’alerte citoyenne pour des élections apaisées.
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Cette “fougue digitale” a fait son temps jusqu’à maintenant en donnant naissance à une communauté d’internautes plus adaptés à apporter sa pierre à l’édifice de la démocratie sénégalaise issue d’une certaine “souverainement digitale nationale” ou SDN. Il s’agit, de cette volonté de créer son identité digitale propre au Sénégal.
Ce phénomène s’explique par l’utilisation du “Sunu” qui veut dire “Notre” en langue Wolof. Ce nom est synonyme également d’une appropriation autour d’une même vision structurelle émanant d’une conscience collective.
De #sunu2012, on est passé par #sunudebat en 2019 ( #sunu2019). Sept ans après,Twitter voyage avec les internautes sénégalais. Ce qui nous pousse à dire que ce réseau social a damé le pion à tous les autres réseaux sociaux, Facebook, le plus utilisé y compris.
La puissance de ce réseau ne se limite pas uniquement aux nombres de followers, mais plutôt aux nombres de tweets diffusés par la communauté. La présidentielle n’a pas échappé à cette révolution.
Plusieurs comptes (personnalités politiques, mouvement de soutien, communication, comptes fakes) ont vu le jour .
Tous les candidats sont sur Twitter et interagissent avec les internautes. La force du réseau réside sur le fait qu’un seul hashtag peut devenir viral. Ainsi, de la toile, l’information gagne sa part dans la presse locale. L’exemple le plus patent est celui de #sunudebat qui a fait beaucoup de bruits au point de dépasser les autres hashtags.
Cependant force est de constater qu’il n ‘y pas encore de statistiques viables sur le nombres de Tweetos au Sénégal. Mais dans les jours à venir, le réseau va encore faire parler de lui dans notre pays.
Présence et utilisation de Twitter par les candidats !
L’utilisation de Twitter par les candidats est disproportionnée . Certains sont des novices, d’autres par contre, ont compris son importance depuis le début. C’est le cas de Macky Sall, le président sortant .
Le candidat de Benno Bokk Yaakar reste le politicien le plus suivi au Sénégal en même temps, premier parmi ses pairs en Afrique de l’Ouest ( francophone).
Avec plus de 842 000 abonnés, Macky dépasse largement ses concurrents. Evident, car il a été président de la République pendant sept ans. En conséquence, il est en avance, ses tweets ont plus d’impact.
Macky est suivi par la révélation de l’année, le candidat qui était considéré comme celui des réseaux sociaux. Ousmane Sonko reste néanmoins, le “King des réseaux sociaux” avec une forte présence digitale. Le patron de Pastef a séduit beaucoup d’internautes sur le réseau social Twitter mais est de loin derrière Macky Sall. Il enregistre plus de 19 800 abonnés.
Idrissa Seck vient en troisième position . Le leader de la coalition Idy2019 est plus actif sur Facebook. Son compte twitter n’est pas très animé mais il a compris l’impact du réseau social. Il est à plus de 7 200 abonnés. C’est le compte le moins entretenu, le moins mis à jour, comparé aux autres candidats. Juste la couleur de son parti en couverture. Pas de présentation du candidat dans la partie bio. Conséquemment, on peut deviner qu’il n’a pas une personne ou une équipe professionnelle derrière ce compte. ( possibilité de fake compte)
Madické NIANG est à la quatrième position. Néanmoins, avec une sympathie rare, c’est le candidat qui charme le plus les internautes, à travers une vidéo enregistrée lors de la campagne. Depuis quelques jours, son compte est en train de grimper. Actuellement il est à plus de 4 500 abonnés.
Je suis pour un Sénégal pour la paix, par la paix, dans la paix. Que cela soit : la Coalition Madické 2019, la Coalition Idy 2019, Coalition Sonko Président, le Pur ou Benno Bokk Yakar ; nous sommes tous d’abord des Sénégalais. Ces appartenances politiques, sont secondaires. pic.twitter.com/ADsEyaDhNE
— Madické Niang (@madicke2019) 12 février 2019
Pr Issa SALL clôture la liste de nos cinq candidats. Malgré qu’il soit un informaticien, un spécialiste de l’Intelligence artificielle, le candidat du PUR est le moins suivi. Cependant, il est très actif, effectue des posts régulièrement. Il a, seulement, plus de 3 400 abonnés sur son compte.
Madické Niang et Issa Sall peuvent être classés dans le « groupe des candidats novices de Twitter”.
Ils essaient tant bien que mal de s’imposer , mais, il faudrait encore une grosse stratégie pour entrer dans la cour des grands.
Basile Niane
Web Journalist Blogueur
CEO de Social Net Link
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