En écoutant l’intervention de Cheikh Bamba Diéye, ancien Ministre du secteur des télécommunications du Sénégal au sujet du rattachement de l’Autorité de Régulation des télécommunications et des postes (ARTP) à la Présidence de la République, il est difficile de résister à la tentation de s’interroger sur sa bonne foi et sur son honnêteté intellectuelle.
La loi n° 2011-01 du 24 février 2011, portant Code des télécommunications, en son article 123, précise qu’il est créé auprès du président de la République, une autorité administrative indépendante chargée de réguler les secteurs des télécommunications et des postes, dénommée autorité de régulation des Télécommunications et des postes, ARTP.
Par conséquent, le rattachement de l’ARTP à la Présidence de la République que Cheikh Bamba Diéye veut considérer comme une nouveauté est tout simplement inacceptable pour quelqu’un qui a assuré les hautes fonctions de Ministre en charge des Télécommunications.
L’honorable député avait-il, à l’époque pris connaissance du Code des télécommunications de 2011 qui, à cette station, doit être un document de chevet pour le titulaire de la fonction ?
Monsieur le Ministre ignore-t-il vraiment que depuis 2011, l’ARTP en tant qu’autorité administrative indépendante bénéficie d’une autonomie de gestion et d’une autonomie financière en vertu des textes nationaux et communautaires ?
Dièye n’était pas quand même enchaîné quand il est venu devant les députés défendre le budget de son ministère dans lequel il ne figurait aucune ligne concernant l’ARTP ? Autrement dit, avait-il perdu sa langue trempée du miel pour qualifier d’aberration une telle situation ? Ou bien, est-ce que les avantages de ministre avaient détendu son tambour au point de lui faire oublier ses principes qu’il essaie de retrouver après avoir perdu ce poste ? En d’autres termes, ledit statut l’avait-il empêché de voir plus clair entre les lignes d’un texte qui régit le fonctionnement de l’ARTP ?
Monsieur le Ministre, le secteur des télécommunications et des TIC dont vous ignorez le fonctionnement malgré votre passé récent, est tellement sensible, tellement évolutif, tellement important dans l’économie d’un pays qu’il ne mérite pas qu’on joue avec ses piliers.
Honorable député, nous espérons seulement que c’est peut-être votre perception du bien car comme disait Socrate « le mal vient de ce que l’homme se trompe au sujet du bien »
Abdou Karim SALL
DG Artp