Le président de l’Organisation des professionnels des technologies de l’information et de la communication (OPTIC), Antoine Ngom a plaidé, pour la mise en place, dans les meilleurs délais, du comité interministériel de pilotage et de suivi de la Stratégie Sénégal Numérique 2025 (SN 2025).
«Des études sont lancées dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie sans réelle visibilité de la part des acteurs. Ces actions sont entreprises de manière dispersée et non coordonnée », a d’abord déploré M. Ngom, s’exprimant à l’occasion d’une conférence de presse organisée par son institution.
De l’avis du président de l’OPTIC, le Sénégal doit rompre avec le passé où plusieurs documents d’orientation sont élaborés sans qu’il n’y ait une mise en œuvre à cause de l’absence des instruments de pilotage et de suivi.
Parlant du fonds d’un milliard FCFA destiné aux Start-ups, il a indiqué que ce fonds peut être revu à la hausse, au vu de tout ce que génère le secteur, pour avoir beaucoup plus d’impact et pour qu’il soit ainsi élargi aux entreprises numériques qui ne correspondent plus à la « catégorie de start-up ».
Parce que ces entreprises ont d’importants besoins en financement pour leurs projets innovants, Antoine Ngom préconise ainsi la mise en place d’un « Digital Innovation act », en opposition au « startup act » qui est plus restrictif, mais aussi l’accès à la commande publique qui constitue « un véritable levier de diffusion de nos solutions ».
Pour lui, cela devrait passer par la mutualisation des infrastructures et l’externalisation, en faisant surtout opérer l’infrastructure de l’ADIE par le secteur privé et faire faire par ce dernier la conception et la réalisation des solutions et services destinés à l’Etat du Sénégal.
Par ailleurs, il a déploré la non implication, pour le moment, du secteur privé national sur l’énorme projet « Smart Sénégal », dont le financement « très important » proviendrait, d’après lui, de la Chine. Le projet Smart Sénégal a pour objectif de diffuser les technologies de l’information et de la communication dans l’économie nationale.
En outre, le président de l’OPTIC a souligné les difficultés auxquelles font face les Fournisseurs d’Accès à Internet (FAI), notamment le coût des fréquences qui « reste dix fois plus cher que dans toute la sous-région » ainsi que les prix d’interconnexion et de collocation élevés, rendant les coûts opérationnels prohibitifs.
S’agissant de la nouvelle taxe de 5% intitulée « contribution spéciale du secteur des télécommunications » (CST) qui remplacerait tous les prélèvements dans le secteur des télécommunications, M. Ngom a informé que cette taxe, étant un impôt, sera versée directement au Trésor public, et peut être destinée à toute autre activité qui n’est pas liée au secteur du numérique.
C’est pourquoi, dit-il, « Notre point sur la question reste le même, il faut que les fonds collectés dans notre secteur reviennent en grande majorité au secteur ».