Il y a de cela quelques années le nouveau recteur de l’Université Gaston Berger de Saint- Louis, Pr Ousmane THIARE avait accordé un entretien à l’équipe du Centre national de Documentation scientifique et technique (CNDST). Ainsi, il est revenu sur ses différentes fonctions et ses travaux de recherches. Vous voulez en savoir plus sur les fonctions occupées par cet informaticien, lisez cet entretien.
Présentez- vous brièvement?
Je suis Ousmane THIARE, Enseignant-chercher à l’UFR des Sciences Appliquées et de Technologie (UFR SAT) de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal. Je suis un ancien de l’UFR SAT. Après avoir obtenu un DEA de Mathématiques Appliquées en 2001, je suis allé faire un DEA d’Informatique à Polytech’Tours de l’Université François Rabelais de Tours puis un Doctorat d’Informatique à l’Université de Cergy-Pontoise en France en 2007. J’ai été aussi recruté en tant qu’Assistant stagiaire avant même de finir ma thèse. J’ai été titularisé Assistant en 2005. Ensuite je suis passé Maitre Assistant Titulaire en 2008 et Maitre de conférences en Informatique en 2010. En Juillet 2015 lors de la précédente session du CAMES, je suis passé Professeur Titulaire. J’ai été aussi Chef de la section d’Informatique de notre UFR entre 2007 et 2009, Responsable du troisième cycle en Informatique entre 2011 et 2013, enfin depuis Novembre 2013 je suis Directeur du Centre de calcul Ousmane Seck de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
Vous travaillez sur le réseau des capteurs. Peux-tu nous faire le point de la recherche sur ces questions? Où en sommes-nous aujourd’hui?
Depuis quelques années en effet je travaille activement dans les réseaux de capteurs sans fil. Je suis spécialiste des « systèmes distribués ou répartis » mais c’est par un encadrement en Master Recherche que j’ai réellement commencé à m’intéresser aux réseaux de capteurs qui sont aujourd’hui un domaine très innovant. c’est des réseaux à faible coût pouvant nous permettre de résoudre beaucoup de nos problèmes de développement.Depuis quelques années, c’est un domaine en plein essor et beaucoup de chercheurs y travaillent et déjà nous avons beaucoup de résultats. Cependant, il nous faut une masse critique de chercheurs au Sénégal qui s’intéressent à ce domaine pour qu’on puisse résoudre les nombreuses problématiques de développement de nos pays. Aujourd’hui, les réseaux de capteurs sans fil (RCSF) voient leur diffusion s’accroître de plus en plus rapidement pour un nombre croissant d’applications, bâtiments et villes intelligents, surveillance environnementale, industrie, agriculture, qualité de l’air etc. Pour ce qui me concerne, nous avons quelques projets sur lesquels nous travaillons. Parmi ces projets, il y a l’utilisation des réseaux de capteurs dans la lutte contre le criquet pèlerin, un autre projet aussi sur lequel je travaille avec mon collègue Dr. Seydina NDIAYE qui s’intéresse au vol de bétail qui est une problématique aujourd’hui dans notre pays. Depuis le 01 février 2016, je suis Responsable scientifique et technique, côté Sénégal, d’un projet européen de recherche sur l’Internet des Objet et le Big Data que nous avons appelé WAZIUP et dont le lancement a été fait au début du mois dernier. Les objectifs de ce projet, qui regroupe 12 partenaire internationaux, sont:
· Développer de nouvelles solutions technologiques pour booster l’économie rurale africaine actuellement menacée par la forte urbanisation et les changements climatiques ;
· Permettre, via les technologies proposées sur la plateforme « WAZIUP », d’amener le secteur agricole et l’élevage à un niveau de développement supérieur ;
· Permettre la création de richesses pour les communautés rurales ;
· Développer des process innovants pour l’agro-industrie ;
· Améliorer les conditions de travail des populations cibles en proposant des solutions pertinentes à des coûts accessibles ;
· Proposer des technologies sur-mesure répondant aux besoins des utilisateurs finaux.
Donc nous compter utiliser le concept plus large de l’Internet des objets à travers les capteurs, pour répondre aux besoins des population à travers ce large spectre d’applications.
Pour les non initiés que nous sommes, quelle est l’utilité de ces recherches pour notre société?
Pour donner une définition simple, les réseaux de capteurs sont constitués de nœuds élémentaires, capteurs sans fil, capables de faire de l’acquisition de données, du traitement et de communiquer avec leurs pairs. Les capteurs nous permettent de collecter des données en vue de faire de l’aide à la décision. Aujourd’hui les capteurs permettent de résoudre beaucoup de problèmes avec des applications dans le domaine militaire, industriel, bâtiment et travaux publics, transport, environnement, santé, agriculture etc. Nous voulons vraiment développer ces concepts en Afrique parce qu’il y a vraiment même, à mon avis, plus de choses à faire par rapport aux pays développés.
Pouvez-vous nous dire aussi l’impact du financement du FIRST dans votre recherche?
Effectivement, je déroule un projet sur l’utilisation des réseaux de capteurs sans fil dans la lutte contre le péril acridien, grâce à un financement FIRST. Ce financement nous a permis d’acheter du matériel, de s’équiper entre autre. D’ailleurs le rapport à mi-parcours a été déposé et nous avons pour le moment obtenu des publications et une thèse sera soutenue cette année en Juin-Juillet très probablement. Je salue l’initiative du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, pour la mise en place du FIRST. C’est un mécanisme d’appui à la recherche car il faut des moyens pour obtenir des résultats. Je suis impliqué aussi en tant que partenaire dans un autre projet financé grâce au FIRST, dirigé par mon collègue le Dr. Seydina NDIAYE, et nous y travaillons activement.
Vous êtes le Directeur du CCOS, quels sont les défis auxquels vous êtes confrontés aujourd’hui?
C’est vrai je suis le Directeur du Centre de Calcul Ousmane Seck (CCOS) de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis depuis Novembre 2013. Le centre de calcul est un institut universitaire hyper important puisqu’il gère toute la politique d’Informatique de l’Université. Nous n’avons malheureusement pas les moyens de nos ambitions malgré les efforts des autorités universitaires et du ministère. Notre ambition est de devenir un offreur de services dans le domaine des TIC au sens large. Grâce au contrat de performance (CDP), nous avons pu équiper le CCOS, en termes d’insfrastructures, et ceci nous permet aujourd’hui de répondre aux nombreuses sollicitations de toutes les structures de l’Université. Aujourd’hui beaucoup d’applications que nous utilisons dans nos universités sont développées et maintenues au CCOS et actuellement il y a un projet du ministère qui vise à renforcer et à harmoniser toutes ces applications dans les universités Sénégalaises.
SOURCE: Centre national de Documentation scientifique et technique (CNDST)