Un séminaire sur les ressources critiques de l’Internet a été organisé le 23 octobre 2017 à Cotonou par l’Agence de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep). Il s’est agi de sensibiliser les acteurs du secteur sur les mutations en cours dans la gestion des identifiants uniques.
En effet, noms de domaine, adresses IP ou encore serveurs racines, la gouvernance de ces ressources critiques de l’Internet renferme un enjeu stratégique qui échappe souvent aux États africains. Alors, c’est pour permettre au Bénin d’être à la page, que l’Agence de régulation des communications électroniques et de la poste a choisi de renforcer les capacités d’une trentaine d’acteurs des technologies de l’information et de la communication (Tic).
L’atelier s’est tenu en partenariat avec l’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) et a permis aux participants d’aborder différents aspects des transformations en cours, notamment l’évolution de l’Iana (Internet Assigned Numbers Authority) vers le Pti (Public technical Identifiers), la mise en place des nouveaux noms de domaines, la gestion technique des registres, les relations entre registres et registraires.
Pour le président du Conseil de régulation de l’Arcep, Flavien Bachabi, les ressources critiques de l’Internet sont des ressources précieuses qui méritent une attention particulière au regard de l’intérêt grandissant que suscite l’Internet. C’est alors qu’il fait remarquer que sans une coordination rigoureuse des opérations et procédures de gestion de la masse d’informations et de données véhiculées sur Internet, la gestion des informations et la fluidité des recherches sur la toile présenteraient plus de risques que d’opportunités.
Aussi, il souligne que l’Arcep, en sa qualité de régulateur du secteur des communications électroniques et de la poste, est le principal acteur de la coordination de ces ressources, d’autant plus que, selon la loi 2014/14 du 9 juillet 2014, elle doit veiller « à la gestion inclusive des ressources critiques afin qu’elles servent à la communauté et au développement de l’économie numérique au Bénin ».
Il faut signaler que depuis 2012, le marché de l’Internet mobile a explosé avec l’avènement de la technologie 3G puis 4G. Estimé à 4,44 % en 2012, aujourd’hui, au premier trimestre 2017, son taux de pénétration est de 32,84 % avec un parc de 3 675 192 abonnés à l’Internet mobile.
Cet atelier, au-delà de la maîtrise de la gestion et de l’exploitation des registres et registraires, argue t-il, vise également la promotion d’une plus grande participation du Bénin aux activités de développement des politiques liées aux identifiants uniques de l’Internet au sein de l’Icann. Précisons que dans le jargon des communications électroniques, le registre est l’organe technique qui assure la commercialisation des noms de domaines, et les registraires, les entreprises ou particuliers qui achètent ce domaine.
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Selon Pierre Dandjinou, vice-président de l’Icann pour l’Afrique, l’organisation internationale qui coordonne les ressources critiques de l’Internet, l’ICANN est en train de mettre en branle une campagne pour le roulement de la clé publique devant sécuriser le nom de domaine au maximum. D’après lui, il est important que les acteurs béninois du numérique en soient imprégnés et jouent leur partition.
Concluant son propos, Pierre Dandjinou précise que « l’Internet, c’est aussi du business, et l’enjeu, c’est comment faire en sorte qu’une partie de l’argent de l’Internet reste en Afrique et au Bénin ».
Source : Ticmag.net