lundi, novembre 25, 2024

Omar Cissé, un entrepreneur sénégalais très connecté

1 commentaire

Sept ans après avoir créé l’un des incubateurs dakarois les plus en vue, le fondateur d’InTouch a réussi la plus grosse collecte de fonds ouest-africaine réalisée par une start-up.

L’opération réalisée fin juillet par le Dakarois Omar Cissé, et surtout son montant – un peu moins de 10 millions d’euros, selon nos informations –, peuvent paraître modestes. Mais la collecte de fonds de son entreprise InTouch est la plus importante jamais réalisée par une start-up en Afrique de l’Ouest, une région du continent où ces jeunes pousses ont du mal à attirer les investisseurs. Le groupe pétrolier français Total et le spécialiste des paiements électroniques Worldline ont annoncé leur entrée au capital de l’agrégateur de paiement sénégalais imaginé par cet entrepreneur de 40 ans.

Agrégés

L’aventure InTouch commence en janvier 2014 à Dakar : Omar Cissé ouvre une petite boutique dans le quartier populaire des Parcelles-Assainies. Très vite, le businessman, père de quatre enfants, se trouve confronté aux affres de la démultiplication des solutions de paiement mobile. Car dans la capitale sénégalaise, comme ailleurs en Afrique, l’offre est pléthorique mais les services ne sont pas toujours interopérables, ce qui complique la vie des commerçants entre Expresso, Orange, Tigo, Wari, Western Union, MoneyGram…

« Comptez six ou sept opérateurs différents de mobile money et dix solutions de transfert d’argent. Pour un marchand, ce sont autant de téléphones différents. Nous n’arrivions pas à nous y retrouver », raconte Omar Cissé.

D’où l’idée de créer InTouch, mise en service en novembre 2015. Avec un principe simple : un téléphone unique depuis lequel la plupart des paiements (monnaie électronique, cartes bancaires et cash) et des offres de services (abonnements à Canal+, paiement de factures d’eau et d’électricité, transfert d’argent, rechargement de cartes téléphoniques) peuvent être agrégés. La demande est au rendez-vous. À la mi-2017, la solution était en service dans 600 points de vente (boutiques, pharmacies…), dont 170 stations-service Total. Chaque jour, 30 000 transactions transitent par les serveurs ­d’InTouch, pour une valeur marchande de 600 000 euros.

Le chiffre d’affaires de la start-up, qui s’appuie sur une commission pour chaque opération, a atteint 1,3 million d’euros en 2016 et pourrait vite doubler ou tripler, grâce notamment à une expansion régionale rapide. Total et Worldline financeront en effet la première phase du déploiement de ce « guichet unique » au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Mali, au Maroc et en Guinée. Le groupe pétrolier ambitionne même de l’étendre dans trente autres pays d’Afrique et du Moyen­-Orient. De son côté, Omar Cissé espère ouvrir 5 000 points de vente en Afrique.

Lire la suite de l’article sur Jeune Afrique