Le régulateur sénégalais des télécoms avait donné six mois aux trois principaux opérateurs du pays pour identifier tous leurs abonnés. La date butoir dépassée, près d’un tiers des lignes téléphoniques mobiles du pays ont été suspendues.
Au Sénégal, l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) a confirmé avoir désactivé près de 5 millions de cartes SIM non-identifiées. Ce qui représente environ un tiers du parc de téléphonie mobile du pays, lequel comptait 15,7 millions de lignes en juin dernier.
Le 10 mai dernier, l’ARTP avait donné aux trois principaux opérateurs du pays – Orange Sénégal via sa filiale Sonatel, Tigo qui dépend du luxembourgeois Millicom et Sudatel, qui appartient au groupe panafricain Expresso – six mois pour identifier la totalité de leurs abonnés. Une date-butoir encore repoussée, du 10 au 26 novembre.
Ce délai était jugé nécessaire pour permettre l’identification de tous leurs clients par les opérateurs, lesquels en échange avaient accès aux bases de données de l’État sénégalais.
Questions de sécurité
Dix jours après l’expiration de la date limite, l’ARTP a confirmé la sanction le 5 décembre dernier par la voix de son directeur. « Nous avons dû suspendre plus de 2,9 millions de numéros pour Sonatel, un peu plus d’un million pour Tigo et plus de 1,73 millions pour Espresso », a détaillé Abdou Karim Sall.
Les utilisateurs qui auraient vu leur carte SIM désactivée ont toujours la possibilité de se réinscrire chez l’un des trois opérateurs, à condition de remplir un formulaire d’identité. Dans le pays, le marché est dominé par Orange qui détient plus de la moitié du parc (55%), suivi de Tigo (23%) et Expresso (22%).
Sur le continent, la question de l’identification des cartes SIM est délicate car souvent liée à des questions de sécurité. C’est ainsi que l’opérateur sud-africain MTN s’est retrouvé à devoir payer une amende de 1,7 milliard de dollars au Nigeria pour avoir échoué à identifier tous ses abonnés – une mesure destinée notamment à lutter contre Boko Haram.
(Source : Jeune Afrique, 14 décembre 2016)