dimanche, décembre 22, 2024

Cameroun :les réseaux sociaux comparés à Boko Haram

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Actuellement en pleine session budgétaire pour l’année 2017, les parlements camerounais (la chambre basse « l’Assemblée Nationale » et la chambre haute « le Sénat ») ont, à l’ouverture de la rentrée parlementaire tiré à boulé rouge sur les réseaux sociaux.

Le président de l’Assemblée Nationale, Cavaye Yeguié Djibril et celui du Sénat, Niat Njifendji Marcel ont comparé les réseaux sociaux à Boko Haram qui perturbent le sommeil et la tranquillité des camerounais. L’on peut ainsi constater que l’étau se resserre progressivement autour des réseaux sociaux dans le pays de Paul Biya. Après les multiples condamnations dont les réseaux sociaux font l’objet ces derniers temps de la part du gouvernement et de certains organes de presse, voici que la représentation nationale vient de monter au créneau.

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Leur président au perchoir à l’ouverture de la session du mois de novembre 2016 n’a pas hésité de dénoncer les dérives enregistrées dans l’utilisation de ces canaux de communication au Cameroun.

Cavayé Yéguié Djibril, le président de l’Assemblée Nationale n’est pas allé par quatre chemins pour adresser une mise en garde aux utilisateurs véreux des réseaux sociaux. « Aux internautes malveillants, ils doivent savoir qu’ils sont eux-mêmes des victimes potentielles, surtout des justiciables au regard de la loi. Aux autorités compétentes, il est temps d’organiser la traque et de mettre hors d’état de nuire ces félons du cyber espace ».

Cette menace ouverte laisse penser que la traque des réseaux sociaux s’organise de plus en plus, car selon Cavaye Yeguié Djibril, ces derniers sont devenus de véritables fléaux sociaux.

« Un phénomène social désormais aussi dangereux qu’un missile lancé dans la nature » a lancé le président de l’Assemblée Nationale. De quoi déduire que les réseaux sociaux, sont désormais érigés au rang de menaces contre l’humanité. Les arguments se fondent sur la mauvaise utilisation que certains acteurs font de cet instrument dont l’utilisation offre pourtant de nombreux autres avantages. A l’origine considérés comme un outil de communication et une plateforme de partage en ligne, voici que les réseaux sociaux sont devenus une arme vouée à la désinformation, pire encore à l’intoxication et à la manipulation des consciences, semant ainsi la psychose au sein de l’opinion.

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Ce phénomène est d’autant plus dangereux que le déferlement d’informations erronées est l’œuvre d’amateurs, malheureusement de plus en plus nombreux, qui évoluent aux antipodes de toute éthique et de toute déontologie. Le parlement camerounais déplore, qu’au lieu d’être un facteur de développement, ils constituent actuellement un facteur de déstabilisation et de désinformation. Et que ces réseaux sociaux comme une ADM (Arme à Destruction Massive) font trop de malheurs dans la société.

A cette allure, on peut penser qu’une sentence de restriction sur l’utilisation des réseaux sociaux n’est plus loin à être appliquée au Cameroun comme dans d’autres pays.

Les affres des réseaux sociaux pour les parlementaires ne sont pas loin du comportement de la secte terroriste Boko Haram qui opère dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun.

Toutefois, il faut relever que plusieurs sons de cloches tant des parlementaires du parti au pouvoir ou de l’opposition s’opposent à la vision des réseaux des réseaux sociaux tels que décriées par Cavaye Yeguié Djibril. Pour le député Gaston Komba du parti au pouvoir : « on ne peut pas arrêter le progrès. Nous sommes dans une ère de développement du numérique, dans un monde global, donc avec son corolaire de liberté qui est d’ailleurs une manifestation de la démocratie.

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Ce que je peux simplement dire c’est que la liberté d’expression ne doit pas se transformer en dérive d’expression. Mais nous sommes dans un monde libre ou chacun doit exprimer son opinion, seulement en toute responsabilité « Un avis que partage manifestement le député Ongola Omgba du RDPC. « On est en pleine mondialisation. Je pense qu’on ne peut plus rester sans réseaux sociaux. Il est difficile d’avoir la maîtrise des réseaux sociaux. Il est aussi difficile de dire que nous allons avoir un contrôle sur ces outils de communication. Ils ne sont pas que négatifs. Ils participent aussi au développement du pays. Il faut plutôt avoir un programme d’éducation et de civisme à mener autour des réseaux sociaux parce que cela va un peu dans tous les sens, et je pense que nous ferons mieux d’éduquer les gens ».

Les députés de l’opposition condamnent avec la dernière énergie les propos de leur président du parlement. En tout cas, ils sont unanimes : « les déclarations du président de l’Assemblée Nationale Cavaye Yeguié Djibril ne sont pas appréciables. Le ton est mordant et très dure : « à chaque fois qu’un individu ne comprend pas quelques chose il pense que c’est un danger. Malheureusement très souvent lorsqu’on ne comprend pas quelque chose on pense que c’est mal. Je pense que le devoir que nous avons-nous autres qui avons la chance d’être d’une génération qui comprend le monde d’aujourd’hui, c’est d’éduquer ceux qui ne comprennent pas.

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Malheureusement nous avons à l’Assemblée Nationale, une génération qui est majoritaire. Pendant cette session, nous avons le devoir de leur expliquer et de leur faire comprendre que les réseaux sociaux sont un outil de développement immense et non un moyen de déstabilisation. Ceux qui déstabilisent le Cameroun sont au pouvoir », a précisé le député, vice- président du SDF, Joshua Osih.

En tout cas, c’est chacun qui doit savoir comment utiliser les informations qu’il trouve sur les réseaux sociaux, tant il est vrai que ceux qui balancent des informations sur les réseaux sociaux, prennent l’habitude de ne pas apposer leur signature, ou alors, s’ils le font, ils utiliseront des vrais-faux noms. Alors prudence.

Jean-Claude NOUBISSIE, Cameroun