Dans le cadre de la mise en place du projet Sénégal Numérique figurant dans le Programme Sénégal Emergent, lancé par la République du Sénégal, le cabinet Performances group a reçu du ministère des télécommunications et des postes la mission d’élaborer ou de réfléchir sur une stratégie Nationale du secteur Numérique pouvant aboutir à la mise en place d’un document qui reflétera les besoins de tous les acteurs du Secteur.
C’est pourquoi , le cabinet Performances dirigé par Tidiane Seck, ancien Directeur Général de l’Agence de l’Informatique de l’Etat a organisé une journée de réflexion et d’échanges en faveur des acteurs de la presse afin de recueillir leur avis sur la feuille de route du projet Sénégal Numérique.
Etant des acteurs incontournables dans ce projet, plusieurs questions ont été abordées durant cette journée . Une occasion pour Socialnetlink.org de revenir sur les faits saillants avec Monsieur Seck qui a bien voulu répondre à nos questions.
Pourriez-vous nous parler de la genèse de ce projet Sénégal Numérique ?
Nous avons estimé dès le début de notre travail d’impliquer tous les acteurs du système. C’est ainsi, depuis le mois de janvier, nous rencontrons toutes les structures. Que ce soient les structures de l’Etat, les structures privées, la société civile.
Aujourd’hui, nous avons pensé qu’il fallait rencontrer de façon groupé, les acteurs de la presse en ligne parce que nous savons le rôle important qu’ils jouent au niveau de la diffusion de l’information au Sénégal et au-delà de nos frontières.
Il s’agissait pour cet exercice, d’échanger avec eux en insistant sur leurs préoccupations en tant que presse en ligne, quelles sont les difficultés auxquelles la presse en ligne est-elle confrontée si bien pour le développement de son business? Quel rapport avec les pouvoirs publics pour qu’un appui minimal puisse se faire pour ces petites et moyennes entreprises?
Quels sont les points essentiels qui ont été abordés durant la rencontre?
Les points essentiels tournent autour de trois questions fondamentales.
Organisation et structuration de la presse en ligne
La première est liée à l’organisation même de cette presse en terme de cadre juridique qui la régie , notamment le code de la presse et des aspects liés à la loi sur la société de l’information, la manière de diffuser, comment les professionnels doivent-ils investir dans ce secteur à l’instar des autres presses pour qu’on puisse avoir des responsables de contenus ayant l’éthique nécessaire, pour que cette presse soit véritablement valorisée.
Comment financer la presse en ligne
Le deuxième point sur lequel nous avons beaucoup discuté, c’est le financement.
Quel est le business modèle qui permet à cette presse de pouvoir gagner de l’argent, créer des emplois et apporter une véritable valeur ajoutée au public? D’ailleurs on a vu un des exemples qui nous a été donnés. Certains acteurs de la presse se sont positionnés sur des niches très particulières où ils travaillent réellement à valoriser l’information et là on remarque qu’il y a un public disposé à payer pour accéder à une information de qualité.
Nous avons aussi étudié les autres types de presse qui assurent un service public avec les mécanismes qui existent au niveau de l’Etat. Comment les appuyer avec des allégeances sûres, par exemple le coût sur la bande passante. Car ce sont de gros utilisateurs de la bande passante qui passent tout leur temps à publier une information très lourde comme des films ou reportages etc. Il faut un tarif exceptionnel pour l’accès à internet.
La formation des acteurs de la presse
Le dernier point a été la formation valable pour tous les secteurs. Les acteurs souhaitent renforcer leur propre capacité parce qu’ils utilisent souvent des techniques relativement évoluées et qui bougent. Donc, ils ont besoin d’avoir des laboratoires dans lesquels ils pourront échanger et apprendre les dernières technologies.
Quelle sera la suite à donner à toutes ses propositions ?
Il y aura deux niveaux. Le premier niveau immédiat, c’est que cette presse soit suffisamment informée sur des objectifs majeurs du Plan Sénégal Numérique pour qu’elle continue à jouer le rôle de vigie en accompagnant ce processus qui ira vers, peut être, un conseil présidentiel pour sa validation.
Ensuite dans la mise en oeuvre, ils ont fait des propositions très concrètes. Il va falloir bien assurer le suivi pour que cette proposition soit implémentée dans la vie de tous les jours.