mardi, novembre 5, 2024

Gouvernance du numérique au Sénégal : Plaidoyer pour la mise sur pied d’un Conseil national

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De la vision politique et stratégique du secteur privé national du numérique à l’accès aux marchés des entreprises locales, en passant par l’environnement, tout comme le capital humain et les infrastructures, le président de l’Organisation des professionnels des technologies de l’information et de la communication (Optic) a procédé à un diagnostic sans complaisance du secteur.

Face à la presse, Antoine Ngom, non moins Vice président du Conseil national du patronat (Cnp), a trouvé ainsi urgent de mettre sur pied un Conseil national du Numérique.

L’un des principaux conseils formulés en effet par Antoine Ngom, c’est la mise sur pied d’un Conseil national du Numérique. A son avis, la création d’une telle entité au Sénégal éviterait la multiplication des centres de décisions, ainsi que l’instabilité institutionnelle, à savoir le changement fréquent de ministre.

En effet, faisant un tour sur la vision politique et stratégique du Sénégal dans le domaine du Numérique, Antoine Ngom a salué la mise sur pied du Ptn de Diamniadio, considéré comme catalyseur des Pme sénégalaises, tout comme le processus de finalisation de la Stratégie Sénégal Numérique, entrepris par le ministère des Postes et des télécommunications.

Toutefois, il a fait constater un vide institutionnel du secteur, un des freins, selon lui, de la cohérence dans l’élaboration des politiques publiques et dans les décisions qui sont prises dans le secteur. Dans la même veine, il a rappelé qu’un Conseil présidentiel sur l’Economie numérique a été à plusieurs reprises annoncé et souvent reporté. Sur ce point, M. Ngom en a profité pour lancer un appel à la tenue dudit conseil, gage de la prise de décision immédiate avec un fort impact sur le secteur, selon lui. De même, le Vice président du Cnp est d’avis qu’il faut une révision du Code des télécoms en date de 2011, qui devient obsolète, au vu de l’avancée très rapide de la technologie.

Estimant enfin que le problème de financement des entreprises se pose avec acuité dans le secteur du numérique, le patron d’Optic trouve plus qu’urgent de mettre sur pied un Fond de soutien à l’innovation et aux startups. Pour lui, l’intégralité des ressources générées par le secteur doit revenir au Numérique. Dans la même veine, M. Ngom a évoqué la question du plancher de 50 milliards pour prétendre à l’offre spontanée, imposé par la loi sur le Partenariat Public Privé (Ppp). A l’en croire, aucun projet relatif au secteur du Numérique ne nécessite des investissements de cette nature. Par conséquent, il est pour le réajustement pour le secteur du Numérique, afin de permettre aux entreprises nationales de pouvoir prendre en charge les projets phares de l’Etat.

Jean Michel Diatta

(Source : Sud Quotidien, 5 mars 2016)