Après une riche carrière dans l’animation radiophonique auréolée de succès, Coco Jean qui n’est véritablement plus à présenter s’est décidé de se lancer à créer sa propre structure radiophonique. Animateur exceptionnel à part entière, inspirant et inspiré, Coco Jean nourrit de grandes ambitions pour la valorisation de la culture hip hop africaine qui s’est matérialisée avec la création de sa toute nouvelle radio online dénommée RADIO LIVE. Online parce que Coco est plus que jamais convaincu que l’avenir de la radio c’est le web.
Comment est venue cette idée de mise en ligne d’une radio après 26 ans de carrière?
Je jouais avec cette idée depuis très longtemps. J’ai décidé de me lancer parce qu’en réécoutant mes interviews, je me suis dit qu’il fallait que je fasse des bridges entre les pays africains. En ce sens qu’on ne sait pas ce qui se passe au Mali pour ce qui font du hip hop ou, au Togo, etc. Alors je me suis dit que la seule façon de trouver une solution à ce problème est de créer une radio qui va se concentrer sur le hip hop en Afrique à travers lequel il se passe des choses extraordinaire.
On est au Sénégal, en faisant notre galsen, alors on ne sait pas même pas ce qui se passe au Mali sauf pour ceux qui ont la chance de voyager. Et même ça, ils reviennent avec leurs propres styles… D’où ,justement, la nécessité de créer ce pont. Pour vous dire simplement que je n’ai pas traîné puisque j’ai déjà commencé avec une émission qui s’appelle « Africa Live ». Je suis allé chercher des gens avec qui j’ai commencé comme Debi Dev, Joël Yaméogo du Burkina faso, Lompo d’Abidjan, Shoko au Nigéria. C’est vous dire que j’ai pas besoin de truc lourd avec 10 milles choses, etc. J’ai juste besoin de 2 mn, pour faire des choses très carrées extrêmement pro, très pointues.
Quel sera le contenu général de cette radio?
Le contenu est intelligent, jeune et dynamique, c’est à dire des émissions comme « Africa Live » que je viens de citer, des émissions de mixtes, en plus de mon émission matinale que je fait depuis mon studio à domicile. Il reste claire que nous allons ouvrir une fenêtre de discussion autour des problèmes de la musique africaine. J’essaie de donner de la voie à ces mouvements hip hop en Afrique afin qu’on puisse mieux se connaître entre nous. Mais je n’exclus pas mon côté américain et il y aura également de l’événementiel autour de la radio en amenant un 50 CENT, un Viz Kid, etc. en faisant de sorte que les gens se retrouvent au Sénégal ou ailleurs parce que c’est internet. Je ne suis pas au Sénégal mais je suis partout dans le monde avec le net.
Qu’apportez-vous de nouveau, quelle stratégie avez-vous mise en place?
La cible est différente, le contenu est différent, le corps même de la chose est différent. Cette radio n’a rien à voir avec ce que je fais ici (Ndlr : Nostalgie) qui est de la musique internationale. Alors que dans cette nouvelle radio, je suis strictement hip hop. D’ailleurs, le slogan de la radio est : Hip hop Késsé. (hip hop seulement).
Votre auditoire visé, évidemment, est africaine. En conséquence, est- ce que c’est pour dire que le contenu de cette radio sera articulé autour de différentes cultures de plusieurs pays du continents?
C’est ça le challenge. J’ai vécu au Burkina et je comprends comment ça se passe là- bas. C’est vous dire que l’approche dans chaque pays sera différente , tout en sachant qu’on n’y est pas pour 24 heures mais pour beaucoup plus temps. Heureusement que nous sommes sur le net qui donne la possibilité de demander l’avis des gens à travers les forums. Donc tout ça, te donne une idée sur quelle approche dois- tu avoir dans tel ou tel pays.
Après un quart de siècle, pourquoi avez- vous choisi de se tourner vers internet?
Simplement, parce que j’ai vu les limites de la bande FM. Aujourd’hui je suis au Sénégal mais j’écoute les radios que j’écoutais aux USA sur mon téléphone portable. Vous voyez cette évolution extraordinaire! Donc vous comprenez que cette radio online sera une aubaine pour les africains, les Sénégalais qui sont à l’étranger. Donc les gens peuvent écouter cette radio en disant «ahhh ça c’est mon pays qui passe actuellement, c’est dans ma langue. ».
Je suis un homme complet et je suis venu apporter quelque chose de nouveau. Je sais ce qu’il faut aujourd’hui. Pourquoi j’ai attendu ce moment pour le faire parce qu’il est plus facile maintenant. Ce n’est pas très compliqué comme les gens le pensent mais il faut savoir qu’il ne s’agit pas seulement de créer quelques jingle et parler à la radio. Il faut connaître le métier et savoir qu’il y aura des moments extrêmement difficiles. Pour gagner de l’argent je sais que ce n’est pas tout de suite.
Avez-vous penser à disposer d’une application mobile?
Bien- sûr! Il nous le faut pour mieux faciliter les choses, nous sommes déjà sur Tunein. Ce qui fait, dès la semaine prochaine, les gens peuvent télécharger notre application sur téléphone portable .
Vous êtes à Nostalgie, alors comment organisez-vous votre travail avec cette nouvelle radio online?
Je ne me limite pas à ça. Même en ce moment (il faisait 19 heures), Jumbox international est en train de passer sur Nostalgie. Côté organisation du travail ça ne me dérange nullement. Actuellement je travaille pour trois radios différentes. Donc vous voyez un peu. Je ne me cache pas pour le faire d’autant plus que mes patrons le savent. D’ailleurs s’ils veulent il peuvent venir investir dans ma nouvelle radio et on y va. De toute façon ça ne me dérange pas. Parce que je pense très sincérement que l’avenir de la radio c’est le online.
Quels sont vos défis?
D’abord, faire de sorte que la radio soit aussi grande, aussi populaire aussi connue partout. Je sais que la concurrence est là, mais ça fait plaisir parce que cela te pousses à aller de l’avant. Ensuite, faire de sorte que la radio online concurrence fortement la bande FM parce que c’est l’avenir. Encore, je le rappelle, l’avenir de la radio c’est la radio online.