lundi, décembre 23, 2024

L’e-commerce peut-il remplacer le commerce traditionnel au Sénégal?

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Tel un nouveau gadget, l’e-commerce occupe de plus en plus une place importante dans les habitudes des consommateurs sénégalais, et les enseignes d’e-commerçants sont de plus en plus nombreuses, au point où certains se demandent si ce nouveau mode d’achat ne finira pas par sonner la fin du commerce traditionnel dans notre pays.

Pas un jour ne se passe sans que les consommateurs sénégalais soient interpelés par les nombreuses annonces d’e-commerçants qui rythment désormais le marché de la distribution au Sénégal. Il faut dire que le secteur est en pleine croissance, et le nombre de sénégalais qui font leurs achats en ligne est en augmentation permanente. « Acheter sur Internet c’est pratique et c’est moins cher », c’est du moins le point de vu d’une bonne partie de ces adeptes de l’achat en ligne. Ces critères soulignés sont certainement les fondements qui expliquent le mieux la croissance fulgurante de l’e-commerce ces deux dernières années dans notre pays.

La toile sénégalaise est désormais comparable à un grand centre commercial, on y trouve du tout, services hôteliers, vente de voiture, marketplace, électroménagers, informatiques, habillement… rien n’est laissé de côté par les e-commerçants. En combinant des coûts fixes relativement bas et des boutiques et services en ligne  disponibles 24/24h, on serait même tenté de croire que ces e-commerçants ont une longueur d’avance sur le commerce traditionnel. En terme de fréquentation, l’e-commerce et les magasins physiques font désormais quasiment jeu égal sur les comportements d’achats des sénégalais, notamment chez la classe moyenne.

Doit-on s’attendre à la fin du commerce traditionnel ?

Du point de vu de nombreux acteurs d’e-commerce au Sénégal, il ne faut pas voir dans la croissance de leur secteur, la fin du commerce traditionnel, . « Il est indéniable que l’e-commerce est de plus en plus présent au Sénégal, comme partout en Afrique, mais il serait maladroit de penser que l’on puisse aujourd’hui se détacher du commerce traditionnel. Peut-on imaginer le grand Sandaga réduit à un grand désert commercial ? Je ne le pense pas. Il faut plutôt voir le développement de ce secteur comme une complémentarité au commerce traditionnel », explique Ismael Cabral Kambel, chargé des relations publiques chez  jovago.com.

Avec des milliers d’années d’expérience, les commerçants traditionnels sont vraisemblablement plus aguerris à la vente et ont probablement encore beaucoup à apprendre à leurs homologues e-commerçants nouveaux venus et fans de technologie. Et pour continuer à s’imposer, les commerçants traditionnels peuvent compter sur le marchandage, une pratique devenue avec les années une composante essentielle de la transaction commerciale dans notre pays. Tout se discute, ou du moins se négocie. Même si les consommateurs trouvent souvent moins cher en ligne l’absence de négociation avec le vendeur reste un frein. « Pour mes achats je préfère me rendre au marché, ici, je vois l’article que j’achète et je peux négocier jusqu’à la moitié du prix », explique Aïda Kébé, une habitué des grands espaces commerciales des HLM. Autre avantage, le lèche vitrine, un plaisir des yeux. Faire les magasins est avant tout une activité sociale, un moyen de rêver.

Toutefois, il faut reconnaitre que l’e-commerce a apporté de nombreux bouleversement dans les habitudes des consommateurs, notamment chez les plus jeunes dont les technologies n’ont aucun secret. On ne parlera donc pas de fin du commerce traditionnel mais de complémentarité entre ces deux composantes, présentant chacun des avantages pour les consommateurs.

 

Jaly Badiane