« On ne communique pas par Facebook quand on gère l’Etat » Dixit Elhadji Malick SY SOURIS
Cette assertion est symptomatique de l’état d’esprit des anciens qui ne comprennent pas Facebook et par extension les réseaux sociaux, l’environnement Internet, les nouvelles problématiques de comportements et d’usages issues de ce réseau. Pour analyser le sujet je suis dans l’obligation de faire appel à un de mes textes écrit en 2009, un bref flashback afin de mieux comprendre, de faire sortir les points fixes de l’utilisateur que je suis du web.
[Flashback 2009 ]
Problématique de la Veille d’opinion
La veille d’opinion sur la Toile est devenue par une composante directe de la communication d’entreprise. Devant l’explosion du Web 2.0 avec ses bataillons de blogs, podcasts, et vidéoblogs où le partage de l’avis de chacun et l’interactivité entre tous sont les principes moteurs, institutions et entreprises ont commencé à s’intéresser davantage à l’opinion que l’on a d’eux sur le Net.
Pratiquée aux USA depuis longtemps par les spécialistes de l’intelligence économique et ceux de l’armée, la surveillance de données sensibles ou la détection d’occurrences sont choses communes. Il existe d’ailleurs une ribambelle d’outils, plus ou moins satisfaisants, dont certains gratuits et d’autres payants comme le logiciel canadien Swammer. Mais c’est seulement en juin 2003 qu’est née en France la première agence dédiée à la veille des communautés en ligne et à la communication d’influence, Human to Human.
» Nos clients veulent qu’on leur apporte un état de l’opinion en ligne qui soit exhaustif. On ne doit pas passer à côté de données sensibles. Cela veut dire une veille quotidienne des blogs, des forums de discussions. On leur établit des rapports avec des idées d’actions à mener « , explique Rémi Guilbert, fondateur de Human to Human. La prestation n’est pas donnée : 30.000 euros par an pour une veille quotidienne, par exemple.Curieusement, ce sont les entreprises publiques qui ont affaire à des millions d’usagers qui doivent être pionnières en la matière.
L’exercice peut être périlleux. En France, toutes les marques qui ont monté de faux blogs, par exemple, pour parler en bien de leurs produits ont été à chaque fois repérées et impitoyablement fustigées par les internautes.
Au Sénégal, à peine si les grandes sociétés arrivent à tenir à jour leur site corporate, voir à identifier leur réseau de consommateur sur internet. Par contre, elles investissent à hauteur de plusieurs millions de francs CFA chaque année pour des publicités dans les télévisions et radios. Lesquels médias traditionnels perdent du terrain de plus en plus face aux nouveaux usages des consommateurs.
Aujourd’hui, c’est la qualité de la présence en ligne qui devient un enjeu majeur. Les consommateurs ne se sentent pas concernés par des messages institutionnels trop souvent policés et communs. De plus en plus, l’important pour émerger sur Internet est d’engager un véritable dialogue avec le consommateur, avec sérieux bien sûr, mais aussi avec audace.
Extraits du web
– Internet est le média qui est de plus en le plus consommé et le plus influent devant la Télé, la radio, les magazines et les quotidiens. Les internautes par ailleurs consommateurs estiment que ce média les aide à prendre de meilleures décisions.
– Un consommateur préfère toujours être guidé dans sa prise de décision par quelqu’un ayant déjà utilisé un service, un produit ou une marque du même type. Pour une décision importante, les consommateurs sollicitent l’opinion des autres internautes aux travers des sites de notations, des sites d’avis de consommateurs et des médias participatifs. Pour l’achat d’un téléviseur à écran plat ou d’un téléphone portable dernier cri par exemple, les consommateurs recherchent l’avis d’autres internautes pour finaliser leur décision.
En somme, tout cela n’est pas nouveau, il y a belle lurette que Internet est au centre des conversations mais certaines des voies traditionnelles ouvertes par l’Internet commencent à donner des signes de fatigue. Quelques études, fort bien faites, ont montré récemment que les recommandations par bouche-à-oreille entre amis et gens se ressemblant par leurs profils prenaient de l’ampleur. De ce fait, les techniques de marketing traditionnel (bannières, search marketing, etc.) font passer leurs clients à côté de grandes opportunités.
La veille d’opinion sur le web nécessite d’identifier les circuits de l’information. Cela est d’autant plus difficile que les sociétés n’y sont pas initiées et les avantages ignorés.
Très important, il faut établir la légitimité de l’acteur qui s’exprime (Obtenir la mention de vérification « Officiel » de la marque ou de l’individu), la nature du canal utilisé, la nature des flux qui circulent sur ce lieu et la tonalité du message. Car il y a beaucoup de bruit sur la Toile, un bruit de fond qui n’appelle pas toujours de réponse. Du bruit exprimé à partir d’espace inapproprié (site d’actualité, site de divertissement, portail généraliste). Les internautes sénégalais, aussi bien de l’intérieur comme de l’extérieur sont déjà imprégnés des technologies web 2.0, sont inscrits dans des réseaux sociaux (Facebook, Skyblog, Twitter, Linkedin etc.) et beaucoup d’entre eux réagissent sur les articles (En moyenne 30 commentaires par articles et par jour dans www.rewmi.com).
[/Flashback 2009 ]
Vous l’avez sans doute remarque, ce texte traite de l’angle corporate, business des usages du web, mais la clameur que suscite l’affaire « Alioune Cisse /Facebook/ Elhadji Malick SY SOURIS/Conf de press » m’a beaucoup fait sourire car cela me rappelle cette analyste de Hugues Bersini dans Des réseaux et des sciences : » La grande majorité des réseaux dont nous avons l’expérience existent d’abord et avant tout, pour des raisons individuelles, comme les réseaux de communication informatique ou de transport. Chaque membre gagne à se connecter à tous les autres. »
Tonton Souris, de par sa pensée, a en quelque sorte reprocher au Coach d’utiliser sa voiture sur une autoroute.