L’intégration du genre dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) permet une meilleure formulation des politiques publiques et favorise plus d’accès et de contrôle pour les femmes dans les politiques de développement, a estimé la journaliste Eugénie Rokhaya Aw spécialiste des questions du genre et de développement. ‘’La technologie, avec des contenus adéquats, est un outil qui permet d’avoir les bonnes informations par rapport au développement, de promouvoir le changement et le dialogue (…)’’, a notamment dit Mme Aw, par ailleurs ancienne directrice du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI). ‘’Ça permet de formuler des politiques publiques beaucoup plus efficaces, qui permet l’accès et le contrôle. Mais que ça soit efficace, il faut parti des besoins des communautés, en particulier celles plus défavorisées dont on estime qu’elles ne sont pas censées avoir accès à la technologie’’, a fait valoir Mme Aw, pour qui, au-delà de cette efficacité, c’est une question de justice sociale.
L’intégration du genre dans les TIC favorise le développement (spécialiste)
Elle intervenait mardi à Saly (Mbour) dans le cadre d’un atelier de sensibilisation et d’intégration des questions de genre dans les politiques publiques, destiné aux cadres du ministère des Postes et des Télécommunications. Selon les initiateurs, cette rencontre de trois jours a pour objectifs, entre autres, de travailler à la formulation d’indicateurs sensibles au genre. Pour que les femmes et les populations puissent s’approprier les technologies de l’information et de la communication, et de participer de manière globale à l’effort de développement, Eugénie Rokhaya Aw pense qu’il est ‘’extrêmement important’’ que des localités qui ne sont pas connectées puissent l’être. »C’est par là que va se passer le développement en faisant des gens de véritables citoyens. Quand on fait une analyse de la relation homme-femme, leurs capacités d’accéder aux ressources, on se rend compte que les femmes ont encore du chemin à faire’’, a-elle fait remarquer. Selon l’ancienne directrice du CESTI, »la mesure du succès des impacts que peuvent avoir les politiques publiques, au niveau du ministère des Postes et des Télécommunications, sera de permettre à ce que les ressources soient accessibles aux hommes et aux femmes ».
Elle a plaidé pour l’implantation de structures communautaires où les femmes se rendent pour se former et se connecter en vue d’exprimer leurs besoins. »A partir de ce moment-là, on pourra dire que les politiques publiques sont efficaces, rejoignent la justice sociale et font la promotion des droits égaux des hommes et des femmes au Sénégal », a-t-elle souligné. De son côté, la conseillère technique chargée des questions de genre au ministère des Postes et des Télécommunications, Bitilokho Ndiaye, a assuré que les autorités vont davantage s’investir pour ‘’un Sénégal entièrement numérique avec un accès équitable des populations aux TIC’’. Elle a rappelé la mise en place, au sein du département des Postes et des Télécommunications, d’un programme d’incitation des jeunes filles à la technologie, afin de réduire ‘’considérablement la fracture numérique’’.
Avec Aps