Les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont essentielles pour améliorer l’éducation et, ainsi, stimuler la croissance en Afrique, mais les enseignants, les formateurs et les managers restent réticents à l’idée d’abandonner leurs méthodes traditionnelles en faveur de nouvelles solutions.
C’est une des principales conclusions à laquelle est parvenu le Rapport d’eLearning Africa qui sera lancé ce soir (mercredi), à l’occasion de la conférence eLearning Africa, par M. Debretsion Gebremichael, premier ministre adjoint et ministre des Technologies de l’information et de la communication. Quelques extraits du rapport seront également présentés aujourd’hui à certains ministres africains de l’éducation et des technologies de l’information lors de la 8e table ronde ministérielle d’eLearning Africa.
« Il est assez préoccupant de constater, au vu des résultats de l’enquête que nous avons menée auprès de 1 500 professionnels africains de l’éducation et des TIC, que, malgré le rôle essentiel que jouent les TIC dans l’éducation, de nombreuses écoles, universités, établissements et agences gouvernementales ne sont pas encore suffisamment sensibilisées aux avantages qu’elles apportent », expliquent Harold Elletson et Annika Burgess, rédacteurs du rapport.
Pas moins de 57 % des participants indiquent que les enseignants de leur pays ne sont toujours pas « suffisamment informés des avantages de l’utilisation des TIC dans l’éducation », même si 95 % conviennent que « les TIC sont la solution pour améliorer l’éducation » dans leur pays.
D’après le rapport, la « réticence est un thème récurrent chez les enseignants et les éducateurs, bon nombre d’entre eux révélant que leur attitude vis-à-vis des TIC dans l’éducation n’est pas toujours partagée par la totalité des membres de leur établissement ».
Le rapport identifie un certain nombre d’obstacles au développement de l’utilisation des TIC dans l’éducation et la formation. Parmi ces obstacles figurent le coût des services et des équipements, l’insuffisance d’infrastructures et le manque de sensibilisation sur le meilleur usage qu’il est possible de faire des TIC pour l’enseignement et l’apprentissage. Quelques 74 % des enseignants indiquent également n’avoir pas reçu suffisamment d’aide pour améliorer leurs compétences numériques. Seul un tiers (33 %) des enseignants d’école primaire expliquent avoir été correctement formés au numérique.
« Même si l’incapacité des enseignants et des établissements d’éducation à relever le défi de la technologie est décevante, il est clair que, dans de nombreux pays africains, la contribution des TIC à l’amélioration de la formation a un impact significatif sur les performances et sur la croissance de nombreux secteurs clés », ajoute Harold Elletson.
Dans le secteur agricole, par exemple, 91 % des participants à l’enquête qui travaillent dans l’agriculture indiquent que les TIC leur ont permis d’améliorer leurs rendements, 87 % qu’elles les ont aidés à exploiter de nouvelles opportunités commerciales et 71 % qu’ils les ont utilisées pour adopter de nouvelles techniques agricoles. La contribution des TIC va même probablement beaucoup plus loin, puisque 90 % des participants pensent qu’elles contribuent à améliorer la sécurité alimentaire et le développement durable dans leur région.
« Il est clair qu’en mettant davantage l’accent sur une utilisation efficace des TIC en faveur de l’éducation et de la formation, les économies africaines pourraient en tirer des avantages substantiels », note Annika Burgess.
Le rapport conclut en indiquant que « la réussite de l’intégration des TIC passe inévitablement par une meilleure sensibilisation et une meilleure formation des enseignants et des apprenants. Mal sensibilisés à leurs bénéfices et insuffisamment formés aux technologies numériques, les acteurs du monde de l’éducation sont réticents à l’idée de les utiliser. »