samedi, novembre 23, 2024

Souleymane Gning : Founder et CEO d’ASSURAF : « Notre écosystème local ne met pas assez en avant les projets de façon coordonnée et formelle»

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De la naissance de Assuraf à ses ambitions, son positionnement dans un marché aussi concurrentiel que celui des assurances, Souleymane Gning son Fondateur et Ceo revient avec Socialnetlink sur toutes les questions.

Pouvez-vous nous parler du projet Assuraf de sa conception jusqu’à sa naissance ?

Assuraf est née des activités de eConnect, une structure qui fournit des solutions mobiles et digitales ; au gré d’une rencontre avec le monde de l’assurance pour un projet de transformation. La spécificité de Assuraf, au-delà de combiner l’assurance et les technologies, c’est de concevoir des produits d’assurance adaptés à nos marchés et de distribuer ces produits via les nouveaux canaux digitaux et usages.

Votre projet veut faciliter l’accès aux services d’assurance pour les populations.  Quelle est la stratégie adoptée pour toucher facilement les Sénégalais ?

« Notre stratégie pour mieux toucher les Sénégalais est de communiquer simplement à travers les divers canaux de communication, online et offline et de leur montrer l’assurance en action afin qu’ils soient plus et mieux exposés à l’assurance et comprennent mieux l’intérêt et la nécessité de l’assurance et la protection qu’elle procure. Pour cela les compagnies d’assurance ont aussi leur rôle à jouer en accédant avec diligence au remboursement des sinistres légitimes ». 

Un projet 100 % made in Sénégal, depuis son lancement, avez-vous senti une amélioration en termes de visibilité ? 

« La visibilité au Sénégal ou ailleurs est souvent la chose la plus difficile car vous disputez l’attention de la cible à la concurrence, mais aussi les autres annonceurs d’autres secteurs, tous souvent avec des moyens beaucoup plus importants que ceux d’une startup. Aussi, notre écosystème local ne met pas assez en avant les projets de façon coordonnée et formelle. Chaque projet est alors laissé à son sort, afin d’accroitre sa visibilité, de façon informelle souvent ce qui peut amoindrir l’impact. Cependant, quelques bonnes initiatives commencent sur les réseaux mais encore balbutiantes.

Le secteur de l’assurance au Sénégal est submergé par une diversité d’acteurs qui proposent souvent les mêmes services. Comment comptez-vous tirer votre épingle du jeu ?

L’assurance au Sénégal connait très une force concurrence, souvent juste sur les tarifs et pas vraiment sur les produits ni la qualité de service, ce qui crée une véritable destruction de valeur. Les nouveaux entrants internationaux aussi font foison, pourtant l’assurance est un secteur stratégique dans lequel une certaine souveraineté est louable. Nous croyons que la proximité avec les clients et la connaissance de leurs besoins et habitudes appellent à de nouveaux produits plus adaptés. En combinant cela avec le digital, nous pensons que ça peut être une véritable formule gagnante. L’avenir nous dira… »

Quelles sont les difficultés rencontrées en tant que startup sénégalaise et quelle est votre vision d’ici quelques années ? 

« Les difficultés sont essentiellement concernant l’accompagnement, pas forcément financières mais structurelles : structurer son projet, structurer son entreprise afin de pérenniser le projet sur le long terme et espérer prospérer. Et sur ces deux points il y a peu d’aide et la fiscalité et la loi du travail finissent par épuiser les courageux entrepreneurs et ont souvent raison des moins résistants.

Nous avons l’ambition d’être un acteur de référence dans la sous-région et la zone CIMA (15 pays régis par le même code des assurances).