dimanche, novembre 24, 2024

Facebook « coincé dans une spirale »: les principales déclarations de la lanceuse d’alerte

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La lanceuse d’alerte Frances Haugen a livré mardi devant une commission parlementaire un témoignage inédit sur les pratiques de Facebook pour augmenter inlassablement sa fréquentation et a appelé les élus du Congrès américain à agir pour réguler davantage le groupe aux 3,5 milliards de clients.

Voici les principaux points de son intervention:

« Coincé dans une spirale »

« Facebook est coincé dans une spirale dont ils ne parviennent pas à se sortir », a expliqué l’ingénieure informatique au sujet des effets négatifs de ses plateformes, dont a conscience l’entreprise. « Ils cachent ces informations parce qu’ils se sentent coincés. (…) Ils doivent admettre qu’ils ont mal agi, qu’ils ont besoin d’aide. C’est ce qu’on appelle la banqueroute morale. »

« La responsabilité revient à Mark »

« Mark Zuckerberg (co-fondateur et PDG de Facebook) a un rôle unique dans l’industrie de la tech parce qu’il détient 55% des droits de vote de Facebook (58% en réalité). Il n’y a pas d’entreprise aussi puissante qui soit contrôlée de manière aussi unilatérale. Donc au final, la responsabilité revient à Mark. Et il ne rend de comptes à personne. Et Mark Zuckerberg est, dans les faits, le concepteur en chef des algorithmes. »

La santé, prix du profit

« Les troubles de l’alimentation sont une chose sérieuse. Dans 60 ans, des femmes marcheront sur cette planète avec des os fragiles à cause de choix faits par Facebook pour privilégier le profit. » Frances Haugen fait référence aux conséquences possibles de troubles de l’alimentation (ostéoporose notamment), certaines adolescentes utilisatrices d’Instagram ayant indiqué que la fréquentation de la plateforme détériorait encore la mauvaise image qu’elles avaient de leur corps.

« Dans 20 ans, des femmes qui voudront avoir des enfants ne le pourront pas parce qu’elles ont des troubles alimentaires en ce moment. »

« Les algorithmes sont très forts »

« Les algorithmes sont très forts, dans le sens où ils trouvent les choses que veulent les gens pour rester (sur la plateforme). Et malheureusement, dans le cas des adolescentes (…), ils développent des spirales. Les enfants utilisent Instagram pour s’apaiser mais sont du coup exposés à de plus en plus de contenus qui les font se détester eux-mêmes. »

« De petits compromis »

« Facebook doit assumer la responsabilité de ses choix », a-t-elle réclamé, « être prêt à accepter de petits compromis (susceptibles d’affecter) ses bénéfices ».

« Leurs profits avec notre sûreté »

« Facebook ne devrait pas être laissé libre de choisir la croissance, la viralité (…) aux dépens de la sûreté du public. (…) Ils financent leurs profits avec notre sûreté. »

Davantage de transparence

« Je crois qu’il est d’une importance vitale que nous mettions en place des mécanismes qui prévoient que les recherches internes de Facebook soient rendues publiques régulièrement. »

Des bénéfices « absurdes »

« Beaucoup des changements dont je parle ne vont pas faire de Facebook une entreprise en pertes. Ce ne sera simplement plus une société qui dégage des profits absurdes comme c’est le cas aujourd’hui. »

Relever l’âge minimum

« Je recommande fortement de relever l’âge limite à 16 ou 18 ans (contre 13 actuellement pour Facebook et Instagram) en me basant sur les données d’utilisation problématique ou d’addiction sur la plateforme et la question de l’auto-régulation des enfants. »

Par AFP