dimanche, novembre 24, 2024

La série «Squid Game» sur Netflix devient un phénomène mondial

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« Un, deux, trois, soleil ». Un jeu enfantin aux règles simples comme bonjour peut devenir votre pire cauchemar. Dans « Squid Game », série sud-coréenne mise en ligne sur Netflix le 17 septembre, le scénariste et réalisateur Hwang Dong-hyuk imagine un tournoi mortel dans lequel des centaines d’hommes et de femmes surendettées s’affrontent en risquant leur vie dans l’espoir de remporter plus d’une trentaine de millions d’euros. Les épreuves y sont inspirées des jeux de cours de récré.

Tout démarre avec Seong Gi-hun, père divorcé qui vit avec sa mère, sans véritable boulot depuis dix ans. Le peu d’argent qu’il gagne ou vole, il le joue en pariant sur des courses de chevaux, quitte à perdre le maigre pécule devant servir à acheter un cadeau d’anniversaire à sa fille. Abordé par un inconnu qui lui propose de participer à un jeu, l’appât du gain le pousse à s’y inscrire. Il se retrouve alors avec 455 autres hommes et femmes dans un immense complexe coupé du monde. Là, le décor aseptisé de leur dortoir géant tranche avec les atmosphères de jeux vidéo ultra-colorées des arènes où ils s’affrontent.

La mécanique fatale de « Squid Game » rappelle celle de « Battle Royal » ou de « Hunger Games ». L’intelligence de la fiction coréenne est de ne pas céder à la facilité du rythme d’une épreuve par épisode. Au contraire, le créateur Hwang Dong-hyuk se permet des détours inattendus, prenant par surprise le spectateur jusqu’au neuvième et ultime épisode franchement brillant. Certes, quelques longueurs se font sentir ici et là, mais l’exploration de plus en plus en profondeur des différents protagonistes est passionnante.

« Je n’avais pas vu venir ce succès à l’échelle mondiale »

Quatre jours après sa mise en ligne, « Squid Game » s’est placé numéro 1 du top mondial des séries de Netflix et n’a pas quitté la tête de ce classement depuis, du jamais-vu pour une fiction coréenne. « Je n’avais pas vu venir ce succès à l’échelle mondiale », a avoué Ted Sarandos, le directeur des contenus de la plate-forme lors d’une conférence consacrée aux nouvelles technologies à Los Angeles lundi. Il a même assuré que « Squid Game » « va à coup sûr devenir notre plus grosse série non-anglophone dans le monde », surpassant ainsi « Lupin » ou « La Casa de Papel » ajoutant : « Elle a de bonnes chances de devenir notre plus grosse série tout court » en passant devant « La Chronique des Bridgerton ».

Certains acteurs de la fiction, tous excellents, explosent quant à eux sur les réseaux sociaux, comme la comédienne HoYeon Jung qui compte désormais 7,6 millions d’abonnés sur Instagram. Une telle popularité pose forcément la question d’une saison 2. Rien d’officiel à ce niveau-là du côté de Netflix et le créateur laisse assez peu d’espoirs dans l’immédiat.

Interrogé par « Variety », Hwang Dong-hyuk a expliqué qu’il n’avait pas de plan défini concernant une suite pour le moment et qu’il allait d’abord sûrement se consacrer à des longs-métrages avant d’y penser. L’homme souligne par ailleurs qu’il a l’habitude d’œuvrer en solitaire — il signe le scénario et la réalisation de tous les épisodes de « Squid Game » — et que le processus de création de cette première saison a été particulièrement long et difficile. Il travaillait déjà sur le scénario en 2008 ! Si une saison 2 voit le jour, il souhaite ainsi s’entourer d’une équipe d’auteurs et de réalisateurs pour alléger la charge. Il va donc falloir être patient.

LA NOTE DE LA RÉDACTION : 4/5

« Squid Game », série sud-coréenne de Hwang Dong-hyuk (2021) avec Lee Jung-jae, HoYeon Jung, Park Hae-soo… Neuf épisodes de 32 à 62 minutes chacun.

Avec Leparisien