La Chine a rejeté vendredi l’appel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à une nouvelle enquête sur son territoire pour rechercher les origines du Covid-19, exhortant à une approche « scientifique » et non « politique ».
La pression s’est accentuée sur Pékin ces dernières heures au sujet de la pandémie, qui a déjà fait plus de 4 millions de morts dans le monde et mis à mal une bonne partie des économies mondiales.
L’OMS a exhorté jeudi tous les pays à publier « toutes les données sur le virus ». Un appel adressé notamment à la Chine, où la fuite du coronavirus depuis un laboratoire de Wuhan, ville où il a été détecté fin 2019, reste une éventualité.
© Hector RETAMAL Vue aérienne du laboratoire P4 de l’Institut de virologie de Wuhan en mai 2020, en Chine
Une équipe d’experts internationaux envoyés par l’OMS s’était rendue à Wuhan en janvier 2021. Leur rapport, rédigé en collaboration avec des spécialistes chinois, n’avait pas permis d’établir de conclusion définitive sur l’origine du virus.© HECTOR RETAMAL Des membres de l’équipe de l’OMS travaillant sur les origines du Covid-19 arrivent à l’institut de virologie de Wuhan, en Chine, le 3 février 2021
Pékin a répliqué vendredi à l’OMS en réitérant sa position défendue depuis plusieurs mois: l’enquête initiale Chine-OMS est suffisante et les demandes de données supplémentaires ont des arrières-pensées politiques.
« Nous soutenons une recherche basée sur la science », a indiqué Ma Zhaoxu, vice-ministre des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse en ligne.© Alain BOMMENEL Les hypothèses sur l’origine du SARS-CoV2, le coronavirus à l’origine de la pandémie de Covid-19
« Nous sommes opposés à la politisation de la recherche des origines (…) et à l’abandon du rapport conjoint » Chine-OMS, a-t-il souligné.
L’étude estimait notamment que le passage du coronavirus de la chauve-souris à l’homme via un animal intermédiaire est le scénario le plus probable. Elle jugeait « extrêmement improbable » que le virus provienne d’un laboratoire.
Ma Zhaoxu a rejeté les demandes de l’OMS à une enquête plus poussée.
« Les conclusions et recommandations du rapport conjoint ont été reconnues par la communauté internationale et la communauté scientifique », a-t-il souligné.
« Les recherches futures doivent, et ne peuvent être poursuivies que sur la base de ce rapport. Il ne s’agit pas de tout recommencer à zéro. »