La machine s’emballe. Moins d’un mois après la sortie du patron de la 2S TV, El Hadji Ndiaye, accusant celui de la TFM, Youssou Ndour, et son jeune frère Ndiaga, de piratage de fréquences sur satellites, la gendarmerie a posé de premiers actes sur la base de son enquête.
Selon des informations obtenues par Emedia, Ndiaga Ndour, frère du célèbre chanteur mais également Directeur de la télévision du groupe Futurs Médias, est présentement arrêté et placé en garde à vue à la Brigade de Recherches de la Gendarmerie (Faidherbe). Ndiaga Ndour avait, une première fois, été entendu le mercredi, 2 juin dernier, tout comme son frère, Bouba Ndour, Directeur des programmes de la télévision. D’autres auditions avaient également été faites dans le cadre de l’enquête.
Le 21 juin dernier, dans une sortie médiatique en marge de la fête de la musique et de l’anniversaire du lancement de sa chaine de télé, El Hadji Ndiaye révélait qu’un système frauduleux de piratage avait été mis en place à ses dépens. Il accusait nommément Ndiaga Ndour d’avoir piraté ses fréquences et de naviguer illégalement sur le satellite. Ce, depuis 2018. Ce piratage lui aurait ainsi valu des pertes d’images lors de plusieurs grands événements que sa chaîne comptait diffuser en direct. C’est ainsi qu’il avait déposé, au début du mois de juin, une plainte contre X devant le procureur.
EL HADJI NDIAYE : « DES VOYOUS, DES BANDITS QUI TRAFIQUENT DES FRÉQUENCES D’AUTRUI… »
Depuis, malgré de multiples médiations, El hadji Ndiaye assurait qu’il ne comptait pas lâcher du lest. Visiblement très remonté, et estimant avoir le droit de son côté, El hadj Ndiaye déclarait qu’il allait prendre sa revanche sur le président du Conseil d’administration du Groupe futurs média (Gfm), Youssou Ndour, à qui il reprochait également de lui avoir pris des agents.
Pour que lumière soit faite sur cette affaire, El hadj Ndiaye avait aussi appelé les autorités compétentes à faire leur travail, estimant que c’est une affaire de cybercriminalité. Avec cette première arrestation, il remporte une première bataille qui devrait permettre de faire éclater la vérité dans cette affaire…
« Au moment où le président de la République, au moment où le gouvernement, au moment où le Cnra (Conseil national de régulation de l’audiovisuel) et les Babacar Diagne disent qu’ils vont couper des signaux pour réguler ceci ou cela, ils ont maintenant du travail. Le Cnra a du boulot. Leurs travaux devaient commencer par ces voyous, ces bandits qui trafiquent des fréquences d’autrui pour aller monter sur le satellite. L’Artp (Autorité de régulation des télécommunications et des postes) a également du boulot. Je ne peux pas accepter ce trafic et je ne l’accepterai jamais », disait-il, en roues libres sur sa chaine de télévision.
LA LETTRE D’EUTELSAT QUI ENFONCE LE DIRECTEUR DE LA TFM
Selon des informations obtenues par Emedia, l’enquête menée par les services du Commandant Adama Niang de la Brigade de Recherches de la Gendarmerie, risque d’être corsée par le témoignage de la Direction juridique d’Eutelsat, en France. Par une lettre datée du 25 mai 2021, Michel Freundlich, Directeur juridique adjoint d’Eutelsat, un des plus grands opérateurs de satellites du monde, détaille, en quatre points, les éléments compromettants contre la TFM.
D’abord sa lettre confirme « qu’aucun contrat n’a été signé entre Eutelsat et la TFM, aux fins d’exploitation de la capacité du satellite E21B. »
Ensuite, un rapport joint à la correspondance démontre « l’exploitation frauduleuse par TFM des fréquences sur le satellite E21B, depuis 2018. »
Puis, la lettre indique clairement qu’en l’absence de contrat permettant l’exploitation de la capacité du satellite E21B, « les transmissions effectuées par TFM sont donc illégales. »
Enfin, la Direction juridique d’Eutelsat confirme que « les transmissions effectuées par TFM ont impacté le service d’Origine SA (propriétaire de la 2S TV) sur le répéteur BW03, en rendant inexploitable cette capacité attribuée aux termes d’un contrat d’attribution satellitaire conclu entre Eutelsat et Origine SA (d’El Hadji Ndiaye), le 15 février 2017 », soit un an avant le début des opérations frauduleuses.
Cette lettre du géant de la télévision mondiale, à la tête d’une flotte de satellites couvrant l’Europe, l’Afrique, l’Asie et l’Amérique, accompagnée d’un rapport détaillé, est un élément très compromettant pour le Directeur de la TFM, placé en garde à vue hier.
Par emedia