Le numérique peut aider à régler les problèmes d’accès à « tous les ordres d’enseignement » au Sénégal, suivant le modèle de l’Université virtuelle du Sénégal (UVS), qui est « loin d’atteindre sa vitesse de croisière » et dont les effectifs peuvent être portés de 50 000 à 500 000 étudiants, « si toutes les conditions sont réunies », indique le professeur Mary Teuw Niane.
L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, mathématicien émérite, introduisait mercredi une conférence publique sur le thème « E-learning et enseignement supérieur : enjeux et perspectives », dans le cadre du forum annuel de la bibliothèque centrale de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis.
L’Université virtuelle du Sénégal, qui compte « actuellement 50.000 étudiants, peut en accueillir 500 000 si toutes les conditions sont réunies ». Au nombre de ces conditions, Mary Teuw Niane cite « l’augmentation du budget alloué à cette université, qui ne peut être le même que quand elle accueillait 2.500 pensionnaires, et la résolution du problème d’accès à Internet ». Selon le professeur Niane, pour développer cet enseignement, « il faudrait que les étudiants soient dotés en clés et que le recrutement d’enseignants permanents suive ».
Il a également souligné, comme préalable au développement de l’UVS, la nécessité d’augmenter le nombre d’Espaces numériques ouverts (ENO)’’, parlant d’une « invention sénégalaise » à propos de ce mode d’enseignement. Les Espaces numériques Ouverts (ENO) « permettent de cultiver auprès des étudiants le sentiment d’appartenance à l’université », a relevé l’ancien recteur de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Les ENO sont présents dans 14 capitales régionales du Sénégal et devraient à terme être implantés dans chacun des 45 départements du pays, selon l’UVS.
Un espace numérique ouvert consiste en « un espace de travail collaboratif équipé des machines de dernière génération, qui permet la mise en commun des ressources numériques (MOOC, projets documentés) et le coaching des usagers pour la mise en œuvre de projets ».
Il « permet de disposer de relais physiques pour un bon déploiement de l’UVS et d’espaces pour les enseignements présentiels et pour les travaux collaboratifs ». Le professeur Mary Teuw Niane a salué les « les avancées notables » enregistrées par l’UVS, ajoutant que l’Université virtuelle « a permis de rééquilibrer la carte universitaire qui était pendant longtemps une affaire de Dakar, Saint-Louis, Ziguinchor, Bambey et Thiès ». L’UVS a aussi réglé selon lui le problème du déséquilibre entre les enseignements littéraires et scientifiques et « a presque assuré la parité avec un nombre de filles quasiment égal à celui des garçons ». « Dans les autres universités, il y a un tiers des effectifs qui sont de la gent féminine’’, a-t-il signalé, avant de faire l’historique de l’enseignement à distance au Sénégal.
Il a fait état, à ce sujet, d’un « retard notable » des pays francophones par rapport aux anglophones, les premiers selon lui à avoir développé ce type d’enseignement.
Mary Teuw Niane se félicite que l’UVS soit « une université entièrement pesée et réalisée par des Sénégalais’’. Il a aussi noté pour s’en réjouir que les étudiants des premières promotions de cette universités « sont bien insérés », « réussissent aux concours ou créent des entreprises ».
Avec APS