dimanche, novembre 17, 2024

Le Sénégal doit éviter une normalisation de la perturbation ou de la coupure d’internet.

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L’utilisation d’internet et de médias sociaux est devenue la pierre angulaire de la liberté d’expression au pays de la Téranga.

 Les réseaux sociaux constituent une plate-forme importante pour la discussion et le partage des opinions. Beaucoup d’entre nous ne peuvent pas participer à des événements radicaux et des mouvements physiques. Cependant, accessible à tous (ou presque) derrière les écrans, internet devient la voix de la dissidence et la solidarité avec ceux qui luttent pour leurs droits fondamentaux. 

La perturbation d’internet ou sa coupure au Sénégal signifie que le reste du monde n’aura aucune idée de ce qui se passe. Les journalistes et les médias qui ont fait des reportages ou des lives sur le terrain, ont eux aussi tous constaté cette anomalie. L’épisode de protestation n’est qu’un complément à la longue histoire de la répression Internet pour supprimer le mouvement de protestation. 

Nous rappelons que la coupure d’internet est illégale et peut alors être considérée comme une violation du droit humain.

Il est en effet déplorable que le Sénégal, figure emblématique de la lutte pour la mise en place des infrastructures d’internet emboîte le pas des régimes oppressifs qui coupe l’accès au web durant des manifestations.

Internet sert aux entreprises à continuer à fonctionner durant l’insécurité des périodes de crises. Les coupures d’internet ont des coûts politiques, économiques et humanitaires.

Les petites PME  adoptent systématiquement le télétravail pour continuer à fournir leurs services et ainsi contribuer au maintien de l’économie.

Cela inclut des étudiants qui dépendent fortement sur Internet pour leurs cours en ligne.

Couper ou perturber l’accès contribue à isoler sa population et à réduire sa liberté d’expression.

Dans toutes les régions du monde, la perturbation d’internet est devenue une tactique de plus en plus populaire entre les régimes répressifs et autoritaires et certaines démocraties. On peut affirmer dès lors que  les gouvernements l’utilisent pour étouffer la dissidence, taire les voix de l’opposition ou cacher les violations des droits humains, qui soulève des inquiétudes quant à la restriction de la liberté d’expression. 

Les régimes politiques ont généralement réduit l’accès en ligne en réponse aux manifestations, en particulier des élections, car elles tentent de maintenir leur pouvoir sur le chemin en limitant le flux d’informations.

C’est l’équivalent numérique du contrôle des chaînes de télévisions locales et de la station de radio, comme en ont souffert la SEN TV et WALF TV.

Souvent ces actions tentent de se justifier par la “limitation des informations préjudiciables”, ces dernières étant parfois utilisées par des régimes autoritaires pour justifier des mesures de répression.

ISOC se bat contre la création et la diffusion des Fake news. Celles-ci créent un environnement dangereux et conduisent souvent à des actes irresponsables et non justifiés.

Par ailleurs, nous en profitons pour alerter sur la pire menace qui nous guettent ,le DEEP FAKE.

Le Sénégal doit éviter une normalisation de la perturbation ou de la coupure d’internet durant les périodes de troubles politiques et les élections.

L’arrêt d’internet ou sa perturbation est devenu une nouvelle norme et il est  inconcevable que la plus grande démocratie d’Afrique de l’ouest n’exerce aucun contrôle judiciaire sur ces mesures . Le gouvernement nous doit une explication claire

Il est grand temps pour nous de constitutionnaliser et de protéger l’ACCÈS À INTERNET POUR TOUS.

Issa Touré.

Membre de ISOC Sénégal

Chercheur en Science Politique