Le prix du Bitcoin ne fait que grimper depuis plusieurs. Nous pouvons dire depuis la pandémie, cette monnaie électronique bat les records. Par conséquent, elle intéresse de grandes structures d’investissement.
BlackRock, premier gestionnaire d’actifs mondial, et SkyBridge Capital s’intéressent au bitcoin qui a pulvérisé des records historiques depuis le début de l’année. L’investissement reste malgré tout risqué pour les particuliers et le risque d’une correction est important.
La folie bitcoin fait des émules. BlackRock, premier gestionnaire d’actifs au monde, est en train de recruter un spécialiste de la blockchain. L’information vient d’une offre d’emploi publiée sur le site pour recruter un « Vice President, Blockchain lead ». Son rôle ne sera pas de développer une technologie blockchain mais de faire des investissements dans les monnaies numériques et dans les entreprises du secteur. Larry Fink, directeur général de BlackRock, jusqu’ici très prudent vis-à-vis des monnaies virtuelles, a commencé à manifester publiquement son intérêt au mois de novembre dernier en indiquant que le bitcoin « avait gagné l’attention de Wall Street » et qu’il avait le « potentiel de devenir un actif du marché mondial ». Un sacré revirement pour un financier qui ne mâchait pas ses mots quand il expliquait en 2017 que le bitcoin servait à blanchir de l’argent ou que le gouvernement ne devrait pas autoriser ce genre d’actifs.
L’or numérique
BlackRock n’est pas le seul à s’engager dans l’aventure. Anthony Scaramucci, patron de SkyBridge Capital, vient à son tour de lancer Skybridge Bitcoin Fund, un fond en bitcoin doté de 310 millions de dollars. « C’est de l’or numérique, a-t-il déclaré sur CNN, mais c’est plus facile à transférer. Nous adorons la rareté du bitcoin. » Le nombre de bitcoins en circulation est contrôlé par un algorithme complexe et ne pourra jamais dépasser 21 millions. A ce jour, 18,591 millions de bitcoins ont été minés et la capitalisation globale s’élève à 596 milliards de dollars.
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L’intérêt des fonds spéculatifs arrivent alors que le bitcoin commence l’année sur des plus hauts historiques. Il a dépassé les 34.000 dollars au cours du week-end pour retomber à 32.000 dollars aujourd’hui vers 16h15. Depuis la mi-décembre, le bitcoin n’a pas cessé de battre des records. Pour les spécialistes, le retour sur ce marché des investisseurs individuels a exacerbé la volatilité des cours, poussant de nombreux observateurs à conseiller la prudence.
En 2020, son cours a quadruplé, rappelle Challenges. Le mouvement a débuté avec l’intérêt de plus en plus aiguisé des investisseurs institutionnels. Mais, ces dernières années, les moyens d’acheter des bitcoins entiers ou en fraction, se sont multipliés : de nombreuses banques en ligne proposent d’y placer son épargne et en octobre, le géant des paiements en ligne Paypal a lancé un service d’achats, de ventes et de paiement par cryptomonnaie. Les récents plus hauts ont été atteints pendant les week-ends des fêtes de fin d’année, quand les courtiers étaient loin de leurs consoles. Les professionnels recommandent la prudence aux particuliers.
Correction, effondrement ou rebond ?
« Avec une telle performance dernièrement, de nombreux investisseurs et spéculateurs vont vouloir encaisser leurs profits au premier signe de faiblesse », a déclaré à l’AFP Fawad Razaqzada, analyste chez Think Markets, qui prévient comme plusieurs analystes qu’une « correction est à attendre ». Le patron du cabinet de conseil financier deVere, Nigel Green, a ainsi annoncé le 29 décembre avoir vendu la moitié de ses bitcoins alors que le cours approchait des 25.000 dollars. « Il faut désormais traiter le bitcoin comme n’importe quel investissement, c’est-à-dire le vendre quand il est cher et le racheter quand les prix faiblissent », explique-t-il dans un communiqué. Un message de prudence qui semblait oublié en 2020, alors que le cours du bitcoin avait déjà flambé il y a trois ans avant de s’écrouler, lésant nombre d’investisseurs individuels.
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Fin 2017, les particuliers se ruaient sur cette monnaie décentralisée et créée par des anonymes en 2009, mais après plusieurs mois de hausse, son prix s’était effondré en décembre et début 2018, et de nombreux investisseurs arrivés tard dans la course y avaient perdu leur mise. Au fil des ans, loin de rejoindre la galerie des actifs oubliés une fois leur bulle explosée, le bitcoin a toutefois vu son prix remonter, et intéresse désormais de plus en plus d’investisseurs professionnels, impressionnés par la résilience des cryptomonnaies. De nombreux fonds d’investissement en ont acheté, profitant de la politique monétaire très accommodante des banques centrales.
Les observateurs du marché les plus sceptiques continuent toutefois de critiquer cet actif déconnecté de l’économie, mais les participants du marché et les analystes misent pour l’instant plutôt sur une correction que sur l’éclatement d’une bulle, comme en 2017. Certains parient même sur un report de l’intérêt vers d’autres cryptomonnaies.
L’ethereum pourrait suivre le mouvement
« Vu les mouvements de prix du bitcoin les investisseurs pourraient se tourner vers l’ethereum », estime Edward Moya, analyste chez Oanda, dans une note. Contrairement au bitcoin l’ethereum n’a pas renoué avec ses plus hauts historiques mais la deuxième des cryptomonnaies en termes de capitalisation a vu son prix grimper de 70% sur les 30 derniers jours, à plus de 1.000 dollars.