dimanche, décembre 22, 2024

Madagascar : les femmes journalistes face au défi de l’info scientifique

0 commentaire

Le journaliste Rivonala Razafison invite ses consœurs de Madagascar à produire des informations pouvant aider à mieux gérer la COVID-19.



[ANTANANARIVO] L’Association des femmes journalistes de Madagascar (AFJM) a organisé les 17 et 18 septembre deux demi-journées de mobilisation et de formation sur le journalisme scientifique à l’intention d’une trentaine de membres basés à Antananarivo, la capitale.

Cette activité s’inscrivait dans le cadre du projet intitulé « Ny Adidintsika » (notre devoir), réalisé avec l’Agence française de développement AFD, dont l’objectif repose sur la dissémination des informations ayant trait à la gouvernance de la COVID-19 en vue d’instaurer la paix sociale et l’apaisement en période de crise sanitaire.

En effet, les complications accrues des conditions de travail du fait de la COVID-19 ont convaincu l’AFJM que le journalisme scientifique est plus que jamais nécessaire. 

“Les complications accrues des conditions de travail du fait de la COVID-19 ont convaincu l’AFJM que le journalisme scientifique est plus que jamais nécessaire”

Rivonala Razafison

Les thématiques abordées pendant les échanges ont été : le journalisme scientifique, le journalisme en temps de crise, les informations sanitaires, le leadership et l’empowerment féminin et le partage d’expériences.

Invité justement à partager mon expérience avec les membres de cette association, j’ai structuré mon intervention en quatre parties : le chemin m’ayant amené à devenir journaliste scientifique en me basant sur le parcours personnel, le journalisme scientifique en général, les qualités requises pour être un bon journaliste scientifique et l’intérêt qu’il y a à être journaliste scientifique.

Dans le cours de mon exposé, j’ai essayé de montrer que le rôle du journalisme scientifique face à l’avancée du nouvel agent pathogène qui fait trembler la planète est de produire de façon claire et précise des informations à base scientifique à même d’aider l’ensemble de la société à mieux affronter en toute quiétude les nouvelles réalités.

J’ai également souligné que contrairement à ce que beaucoup de professionnels de l’information à Madagascar sont tentés de croire, le journalisme scientifique n’est pas une nouveauté. Et que bien au contraire, le rapport de la science à la société nous montre que l’envol de ce genre de journalisme accompagne l’évolution de la science et de la recherche dans le monde.

Lire aussi: MADAGASCAR: bientôt une usine pharmaceutique pour fabriquer des gélules contre la Covid-19

Ce faisant, j’ai abondamment soutenu le point de vue défendu par Gérard Rakotonirina, président de l’Ordre des journalistes de Madagascar (OJM, regroupant environ 1 250 membres titulaires de carte professionnelle délivrée par l’Etat).

Point de vue selon lequel le développement de la spécialisation est une bonne issue pour le journalisme au pays. Car, c’est de cette manière que nous pouvons pérenniser notre métier ; compte tenu de la multiplication des moyens technologiques de communiquer propres à notre époque.

Spécialisation

J’ai également encouragé l’AFJM a adhérer à d’autres regroupements établis en Afrique et à la World Federation of Science Journalists (WFSJ)[1] afin de pouvoir tirer profit des opportunités à l’instar de celles dont bénéficient des collègues africains.

Pour terminer, j’ai attiré l’attention des consœur sur le fait que deux des membres de l’Académie africaine des sciences (AAS) sont de nationalité malgache et qu’il serait dans l’intérêt de l’AFJM d’en profiter pour amorcer une coopération avec cette institution académique.

J’ étais particulièrement impressionné par les commentaires des participantes réagissant à la fin de ces sessions d’échanges.

« Deux demi-journées sont insuffisantes pour tout maîtriser en journalisme scientifique que je n’ai jamais eu l’occasion d’apprendre. Je suivais des formations en « journalisme et environnement« . Mais je comprends maintenant que cela se rapproche du journalisme scientifique », a avoué par exemple Arindranto Rafaralahizaka Andriamialisoa, une des participantes à l’atelier.

Ainsi, le chemin vers la spécialisation a franchi une étape essentielle pour elle. « J’espère que d’autres opportunités d’enrichir les connaissances et de renforcer les compétences en journalisme scientifiques se présenteront. Il est question de la COVID-19 pour l’heure et elle relève vraiment de la science », ajoute l’intéressée.

Scidev