dimanche, décembre 22, 2024

COVID19, le tournant

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La pandémie du corona virus covid19 continue lentement, irrésistiblement à progresser en Afrique. Cette semaine sur mille (1000) cas positifs testés dans le monde, vingt six (26) sont en Afrique soit une augmentation de trois (3) cas par rapport à la semaine dernière. Sur mille (1000) décès liés à la covid19 dans le monde douze (12) décès sont en Afrique, soit un (1) décès supplémentaire par rapport à la semaine dernière.

La population africaine représente 17% de la population mondiale, le nombre de cas testés positifs à la covid19 en Afrique représente 2.6% des cas testés positifs dans le monde. Les oiseaux de mauvais augure, déçus que l’hécatombe qu’ils prévoyaient, n’arrivât point, redécouvrent les conditions difficiles de vie dans nos quartiers et villages, s’agrippent sur les perspectives qu’ils prédisent sombrent pour l’agriculture.
Pourtant s’ils avaient une vision positive du Continent, ils seraient émerveillés de la résilience des africains face à la covid19, à la compétence de notre corps médical qui malgré la faiblesse du plateau technique et des moyens a pu faire face, à l’ingéniosité et à l’inventivité de notre jeunesse, de nos scientifiques et de nos techniciens.

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Si Madagascar rayonne avec son covid organic, le Sénégal est en train de préparer le lancement de la fabrication de tests rapides à un coût très faible grâce à l’Institut Pasteur de Dakar qui est une Fondation de droit sénégalais dirigé par un éminent chercheur sénégalais, Dr Amadou Alpha Sall avec une équipe de chercheurs sénégalais. Lorsque The Lancet a sorti sa publication foireuse contre l’hydroxychloroquine, le Professeur Oumar Gaye fut un des signataires de la pétition qui a remis en cause le fondement méthodologique de l’article. Ils ont ainsi obligé The Lancet et trois des quatre auteurs de l’article à se dédire. C’est le lieu de saluer l’indépendance d’esprit du Professeur Seydi, de son équipe et du Gouvernement du Sénégal, qui ont maintenu le protocole avec la chloroquine refusant de suivre l’OMS, le gouvernement français et d’autres qui, précipitamment ont suspendu les essais cliniques comme Solidarity ou les prescriptions médicales.
La pandémie corona virus covid19 poursuit son expansion au Sénégal. Le pays a une moyenne d’un (1) décès par deux (2) jours soit un taux de mortalité de 1.1%. Ce taux est inférieur au taux de mortalité en Afrique qui est de 2.8% et très en dessous du taux mondial qui est de 5.84%. Il faut noter que les taux de mortalité au niveau africain et mondial ont depuis quelques semaines une tendance à la baisse. Cependant avec la nouvelle politique de gestion de la pandémie, il y a un fort risque d’augmentation du taux de mortalité comme conséquence d’une augmentation du nombre de cas de covid19 et son corollaire l’arrivée de plus de personnes au stade des cas graves. C’est pourquoi il devient urgent qu’une communication ciblée soit portée :

  • d’une part sur les personnes à risque (personnes âgées de plus de cinquante cinq (55) ans et/ou personnes ayant les maladies comme l’insuffisance respiratoire, l’asthme, le diabète, l’hypertension artérielle, le sur poids, etc.) afin de les détecter, de les protéger et lorsqu’elles sont atteintes de les prendre en charge médicalement précocement,
  • d’autre part sur les porteurs asymptomatiques du virus qui vont se multiplier et être, si on y prend garde, le facteur principal de transmission massive du virus.

De semaine en semaine, un constat visuel dramatique s’impose : il y a un relâchement. De plus en plus de personnes sortent sans masque. C’est une source d’inquiétude. Si nous n’aurons jamais l’hécatombe de l’Europe, il ne serait pas cependant exclu que le nombre de décès puisse atteindre des chiffres alarmant si les mesures barrières sont abandonnées, s’il y a un relâchement général des acteurs de la lutte contre la covid19, si la stigmatisation prenait de l’ampleur. À ce moment là aux cas communautaires succéderaient les « décès communautaires » dans les familles ce qui n’est pas souhaitable.

Le Sénégal est à un tournant, les quinze prochains jours seront cruciaux dans l’évolution de la pandémie. C’est pourquoi la communication, la sensibilisation, le respect des mesures barrières, la rigueur et la persévérance des autorités administratives, de sécurité, d’hygiène et de santé seront déterminants dans la maitrise de l’évolution de la maladie.

Des défis se posent à notre pays dont les conséquences découlant de leur prise en charge aujourd’hui se mesureront en 2021 et bien après. Ils sont critiques dans les domaines comme l’agriculture, l’éducation, la formation et l’enseignement supérieur.

Unis et engagés, nous vaincrons !

Mary Teuw Niane