Pour lutter contre la pandémie, statups, universités, secteur privé… se sont lancés dans la recherche de solutions et de moyens qui permettent de réduire voire stopper la propagation de la covid19.
Socialnetlink partage avec vous le résumé d’un panel en ligne organisé par le MESRI lors du lancement de l’initiative Ocovid19.
Dans le cadre de l’Observatoire national des Sciences, des technologies et de l’innovation pour la riposte contre le COVID-19 (Ocovid19) mis en place par le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation et coordonné par la DGRI, un panel en ligne a été organisé le vendredi 24 avril 2020 de 16h à 17h sur la plateforme Blackboard Collaborate de l’UVS.
L’Ocovid19 est constitué de différents groupes thématiques (GT) et réunit des enseignants-chercheurs de toutes les universités, institutions de recherche du Sénégal, de la société civile et des experts de la diaspora.
Ce premier panel a été animé par le groupe thématique « Ingénierie-Innovation, Santé numérique, Modélisation » avec comme intervenants les Dr Ousmane SEYDI (Modélisation) et Ibrahima GUEYE (Ingénierie-Innovation) de l’Ecole Polytechnique de Thiès (EPT) et le Pr Gaoussou CAMARA (Santé numérique) de l’Université Alioune DIOP de Bambey (UADB) et modéré par le Pr Roger Marcelin FAYE de l’Université Amadou Mahtar MBOW (UAM). Il a vu la participation d’environ 150 enseignants-chercheurs de toutes les universités, institutions de recherche du Sénégal, de la société civile et des experts de la diaspora.
Bien connaître le sujet
Le premier panéliste, Dr Ousmane SEYDI a présenté un modèle de prédiction du nombre de cas de COVID, basé sur le modèle épidémiologique SIR qui décomposent la population totale en 3 groupes (Saints, Infectés Rétablis). A la suite d’hypothèses, il a commenté des résultats de simulation appelant à des conclusions qui mènent à une meilleure connaissance du COVID et permettant ainsi de mettre en place des stratégies de lutte. Cependant, il a posé la problématique de l’accès aux données, indispensable pour une validation de son modèle.
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En effet ses précédentes simulations montrent bien qu’il est nécessaire d’avoir une connaissance plus fine des données pour être plus précis.
Il a montré que la nouvelle phase de l’épidémie qui a démarré depuis le 12 avril pourrait devenir exponentielle si on n’arrive pas à réduire le taux de transmission. Cependant il est encore possible de maîtriser la propagation si des stratégies de réduction du taux de transmission plus hardies sont mises en place rapidement. La réduction du taux de transmission peut se faire soit par réduction de la probabilité de transmission soit par réduction du nombre de contacts entre individus.
Dr Ibrahima GUEYE, le second panéliste, a axé son intervention sur les solutions d’ingénierie proposées dans le Groupe Thématique telles que : le Gel hydro-alcoolique (ESP, UASZ, UT), les distributeurs de gel (ESP), les visières (EPT, UGB, ESP), la décontamination d’espaces et d’objets par exposition UV (EPT), le thermo-flash (EPT), le dispositif portails et entrées principale / caméra thermique (EPT, UGB), l’eau de Javel, Savon et machine lave-mains (CRE), la plateforme d’homologation de masques (UASZ), avant de faire un focus sur le respirateur artificiel développé au niveau du FabLab de l’EPT. Il a aussi posé le problème de la validation par les autorités sanitaires et de la disponibilité des composants dans ce contexte de confinement.
Pr Gaoussou CAMARA a axé son intervention sur les différents projets de la composante Santé numérique du Groupe Thématique « Ingénierie-Innovation, Santé numérique, Modélisation ». C’est ainsi qu’il a présenté, entre autres :
- une plateforme mobile d’information et d’alerte qui propose notamment la possibilité d’alerter une personne lorsqu’elle a été en contact avec un individu malade lors de sa période d’incubation (7 à 15 derniers jours) ;
- un projet de modèles de confinement et de dé-confinement ciblés minimisant la contagion au Sénégal ;
- un projet de modèles d’échantillonnage multicritères des cas suspects et d’autodiagnostic basés sur l’Intelligence Artificielle ;
- une plateforme de veille et de déconstruction des fake-news liées au COVID-19
- un projet de détection du COVID-19 à partir d’image radio.
Là aussi, la problématique de l’accès aux données a été posée.
Les échanges avec les participants ont porté sur :
- la modélisation présentée par Dr SEYDI ;
- la problématique de l’accès aux données, notamment celles médicales qui sont protégées par le secret médical ;
- la mise à disposition des composants.
Plus d’interactions
le Coordonnateur de l’UVS, Pr Moussa LO a salué cette initiative co-organisée par la Direction générale de la recherche et de l’innovation du MESRI et l’UVS.
Il a appelé à aller vers des interactions entre les différentes composantes du groupe thématique avant d’insister sur l’importance du partage en recherche car permettant d’améliorer les travaux qui peuvent apporter beaucoup à la lutte contre le Covid.
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Après avoir remercié l’UVS, les panélistes et les participants, le DGRI, Pr Amadou Thierno Gaye, a rappelé l’objectif de la mise en place de l’observatoire. Il est revenu sur les différents groupes thématiques qui le composent. Il a rappelé la nécessité que les scientifiques tirent sur dans la même direction en rejoignant les différents groupes thématiques qui sont entrain de faire la synthèse des différents projets pour assurer des synergies interdisciplinaires. En ce qui concerne la problématique des données, il a informé que les démarches ont été initiées par la tutelle et qu’un arrêté interministériel MESRI-MSAS pour la mise en place de l’Observatoire est en cours de signature, ce qui devrait aider dans la mise à disposition des données. Toujours dans le même registre, il a souligné que le Groupe thématique « Impact sur la Société » a un task force qui s’occupe de la protection des Données personnelles, ce qui devrait aider par rapport à la sensibilité des données médicales et personnelles.
Il a insisté aussi sur les solutions technologiques à mettre en œuvre rapidement en marquant sa disponibilité et celle du MESRI à continuer à accompagner toutes les actions.
Avec le MESRI