A l’ère des technologies de l’information et de la communication, le digital occupe une place primordiale dans les transactions financières.
Le programme Mobile Money for the Poor a été mis en place par l’Agence des Nations Unies pour l’investissement (UNCDF), en partenariat avec la Fondation Mastercard, pour permettre aux personnes à faibles revenus d’accéder aux nouvelles opportunités qu’offrent les services financiers digitaux ainsi contribuer à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable.
Pour accroître l’inclusion financière, le programme MM4P, dirigé par Sabine MENSAH, a comme cibles les populations les plus exclues, celles qui vivent en zone rurale, précisément, les femmes et les jeunes.
A cet effet, pour réussir ce défi d’inclusion financière, il nécessite de trouver diverses solutions qui permettront d’atteindre le maximum de personnes en zone rurale.
En conséquence, un groupe de travail avec une cinquantaine d’acteurs de la finance au Sénégal a séjourné dans des villages de la région de Kaolack. Une occasion qui leur a permis de s’enquérir de l’utilisation des services financiers en campagne.
« Il faut savoir qu’il y a une responsabilité autant pour les acteurs institutionnels que ce soit le gouvernement, les agences de développement, mais aussi les fournisseurs de services financiers, banques microfinance, opérateurs de téléphonie mobile, émetteurs de monnaies électroniques... », déclare Sabine MENSAH, Spécialiste technique régional de UNCDF.
L’objectif c’était de permettre à ces derniers d’aller voir la réalité du rural. En même temps, sensibiliser les décideurs, les fournisseurs de services, le régulateur, à trouver des solutions adaptées aux besoins des zones rurales.
« Nous leur avons permis de parler avec les clients directement, en comprendre leurs besoins. Ainsi, ils seront en mesure de trouver des stratégies à mettre en place pour leurs services le plus près des clients et pourquoi pas dans leurs poches, autrement, dans le téléphone mobile qu’ils détiennent tous les jours. »
Pour la responsable du programme MM4P, on n’a plus besoin de l’existence physique de la banque sur place. Donc, la construction de nouvelles agences dans ces localités n’est pas une nécessité.
Pour elle, dans les zones rurales, les populations ont besoin d’avoir un moyen de pouvoir transférer de l’argent, d’en recevoir, un moyen d’avoir accès à des crédits qui sont adaptés à leurs besoins pour financer leurs activités.
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« Ces populations ont besoin de solutions pour pouvoir sécuriser leurs épargnes. Et cela est possible avec le digital. Il est possible d’amener le service financier aux derniers km. C’est notre objectif, en tant UNCDF, avec le soutien de la fondation MasterCard qui est le bailleur de fonds du programme Mobile Money for the Poor. », ajoute Sabine MENSAH.
Un bilan positif du programme MM4P au Sénégal
L’évaluation à mis parcours faite sur le programme MM4P, depuis son lancement en 2015, aboutit à un bilan satisfaisant.
Différents acquis ont été notés.
D’abord, la plateforme du groupe de travail sur la finance digitale est très active. Conséquemment, elle permet aux différents acteurs de l’écosystème d’échanger, d’établir des partenariats et ainsi mettre en place des projets qui pourront faire avancer l’inclusion financière. A côté, nous avons les régulateurs à savoir la BCEAO et le Ministère des Finances qui assurent la coprésidence.
Et cela est un bilan positif d’après la responsable du programme qui rappelle que ce groupe de travail est à sa troisième année d’activités car il existe depuis 2015.
Ensuite, le deuxième acquis est le retour satisfaisant des fournisseurs de services avec lesquels UNCDF a travaillé dans ce programme.
Ainsi, madame MENSAH donne l’exemple de l’institution financière Caurie avec laquelle ils ont travaillé dans le cadre de la digitalisation du processus de collecte d’épargne et de déboursement des crédits.
Par exemple, l’institution de micro finance CAURIS avec laquelle on a travaillé pour digitaliser le processus de collecte d’épargne et de déboursement des crédits sur le digital.
Les agents de crédits ont des tablettes et ils les utilisent pour faire des réunions avec les villageois.
Pour Sabine MENSAH la microfinance traditionnelle doit évoluer avec les nouvelles technologies qui permettent d’inclure plus de populations.
Cependant, c’est seulement à travers des partenariats entre les micro finances et, les opérateurs de téléphonie mobile et les émetteurs de monnaies électroniques qui pourront amener ces services le plus proche des clients.
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En effet, tous les acteurs reconnaissent que le partage d’informations et des bonnes pratiques sur les innovations faites ailleurs sont un tremplin qui peut mener à des solutions adaptées pour le Sénégal, particulièrement aux zones rurales.
Une nette progression du taux de l’inclusion financière au Sénégal
Le Programme MM4P fait un ratio de la population qui utilise activement les services financiers digitaux, autrement, ceux qui font, au moins, une transaction tous les trois mois.
« Ainsi, nous sommes passés d’une estimation de 3% en 2014 à 24 % de la population adulte au Sénégal qui aujourd’hui utilisent activement les services financiers digitaux. », précise madame MENSAH qui rappelle que l’objectif est de faire monter ce chiffre à 30% d’ici la fin de 2019.
De ce fait, on peut dire que de véritables progrès ont été faits.
« Ces progrès ne sont pas faits seulement par le programme que nous dirigeons mais c’est l’ensemble des acteurs du Sénégal qui se sont engagés, qui travaillent sur l’inclusion financière. »