“La journalisation de l’historique des appels et des textes fait partie d’une fonctionnalité d’activation pour les utilisateurs de Messenger ou de Facebook Lite sur Androïd. Cela vous permet de trouver et de rester en contact avec les personnes qui vous tiennent à cœur et de vous offrir une meilleure expérience sur Facebook” . Voila l’excuse de Facebook face à cette nouvelle polémique. Violation de trop ?
Dans son communiqué, Facebook se contente de garantir l’utilisation légitime de ces informations pour améliorer l’expérience de l’utilisateur, tout en jurant : “Vos informations sont stockées en toute sécurité et nous ne vendons pas ces informations à des tiers”. Et de préciser que “cette fonctionnalité ne collecte pas le contenu de vos messages texte ou appels”. Au vu des découvertes qui s’accumulent sur le réseau social, cette dernière précision aurait plutôt tendance à nous alerter qu’à nous rassure.
L’historique des faits vient de Dylan McKay, un étudiant en informatique néo-zélandais qui a remarqué un élément des documents d’archives Facebook que personne n’avait vu jusqu’à présent. Chaque utilisateur peut en effet demander au réseau social de lui envoyer ses archives, très intéressantes pour vous rendre compte de tout ce qu’il sait de vous… Mais ce qu’y a découvert Dylan McKay était toujours passé inaperçu, et cela fait froid dans le dos.
En parcourant la page « Contacts » collecté à son sujet par le réseau social, le jeune homme a en effet réalisé que Facebook détenait l’ensemble de l’historique de ses appels et SMS entre 2015 et 2017. La durée des communications, leur nature (appels, SMS ou MMS) et le nom des contacts concernés se trouvent ainsi dans le fichier des données récoltées. Et si Dylan reconnaît avoir utilisé l’application de messagerie Messenger sur son téléphone, il jure pourtant ne pas avoir autorisé celle-ci à importer son historique d’appels.
En plein scandale Facebook/Cambridge Analytica, cette découverte a rencontré un écho quasi-immédiat sur Twitter. Aujourd’hui encore, Dylan McKay retweete les témoignages d’autres utilisateurs de la plateforme abasourdis par cette violation de leur intimité. Comme lui, ces personnes ont toutes trouvé le détail de leurs communications dans le fichier d’archives demandé à Facebook, qui parfois remonteraient bien avant 2015.
Les autorisations laxistes d’Android
Point commun de tous ces témoignages, et non des moindres : ils émanent tous de propriétaires d’un smartphone Android. Les utilisateurs d’iPhones semblent, eux, à l’abri de ce phénomène.
Que la faute revienne à Google/Android (qui n’a pas permis un consentement explicite à ses utilisateurs par le passé) ou au réseau social, un point est particulièrement dérangeant : cette surveillance du journal d’appel paraît totalement disproportionnée par rapport à l’utilisation qu’en a faite Facebook. Pourquoi conserver aussi longtemps les numéros, la durée et le nombre d’appels avec votre grand-mère Lucette qui n’a peut-être jamais touché un ordinateur de sa vie ? De ce côté là, la plateforme n’apporte pas de réponse.
Sources : Marianne