jeudi, décembre 26, 2024

«Sama Dieukeur, sama kharite, mon mari, ma moitié»..quand des mariées partagent leur vie de couple sur la toile

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Facebook ! Voilà un réseau social visité à longueur de journée par mille et une personnes.Chacune avec un but bien précis. Dans cet aller pêle-mêle, faut-il faire confiance à l’inconnu ? Est-il possible de recevoir les meilleurs conseils de la part de ses amis? quand tout ne va pas dans son foyer et via le net ?A qui doit-on vraiment se confier? en cas de besoin ? Voilà, autant de questions auxquelles Actusen.com, dans sa série de reportages sociétaux, a tenté de répondre, en donnant la parole aux internautes.

Mais les avis sont partagés. Si certains hommes pensent qu’il n’est pas bien d’exposer ses problèmes sur un lieu public, des filles, quant à elles, s’en moquent éperdument et se fichent pas mal des conséquences, pourvu qu’elles y trouvent leur compte.

«Sama Dieukeur, sama kharite, mon mari, ma moitié», «trucs et astuces de femmes», «Femu Djiguene», sont les titres de groupes de rencontres de jeunes filles qui pullulent et s’entrechoquent à longueur de journée sur les réseaux sociaux.
Et drainent la gent féminine de tout âge. A cet effet, Facebook, à l’exception d’être un lieu de discussion, de partage entre amis, est devenu le lieu de prédilection pour causeries de la plupart des jeunes filles principalement, des femmes mariées.
De prime abord, l’idée est de créer des groupes où elles pourront se retrouver pour débattre du seul sujet qui les préoccupe : le mariage et ces mille et une facettes. A commencer par les trucs et astuces, dont une femme nouvellement mariée, doit s’armer pour satisfaire son chocolat doré.
Habituées à ces genres de rencontres sur les réseaux sociaux, elles y deviennent accros et ne peuvent plus s’en passer, au risque de dévoiler leur vie de couple ou «bafouer» leur intimité.

Certaines vont jusqu’à parler de leur intimité

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Sur le réseau social Facebook, des filles ont vite fait de se plaire à ce genre de comportement : partager leur vie de couple sur la toile. Les plus osées ou coquines, vont même jusqu’à dévoiler leur intimité à leurs risques et périls.
Il ne se passe plus un jour, sans qu’une dame ne raconte son vécu au quotidien sur la toile. Entre le comportement de son mari et celui de sa belle-mère, tout y passe. Les jeunes dames s’en prennent à cœur joie.
Les publications anonymes deviennent ainsi, en un temps record, les sujets de discussions des jeunes filles. Entre elles, elles se prodiguent des conseils, les unes aux autres. Curieuses et expertes en rien, leur point de vue est parfois trop exagéré et les adeptes de cette pratique, s’exposent souvent, sans le savoir ni mesurer les conséquences et la portée de leurs actes.
Lesquelles, pour la plupart du temps, sont négatives et contraires aux bonnes mœurs. Mariée depuis 2007, Madame Diop révèle qu’elle n’a jamais partagé sa vie de couple sur la toile, ni diffuser les photos de ses enfants, encore moins celle de son époux. En effet, Mme Diop dit avoir une autre conception des choses, contraire à celle des dames mariées ou pas de son âge.
«Facebook est juste un moyen de retrouver des amis du Collège et du Lycée perdus de vue. Qui me connait, sait que je n’étale pas ma vie sur Facebook», se contente-t-elle de donner, comme réponse.

Partager ses problèmes sur Facebook, que Dieu m’en préserve

Tout comme elle, Maimouna, mariée il y a de cela quelques mois. La jeune dame est tout aussi contre les révélations de la vie de couple sur les réseaux sociaux «Partager ses problèmes sur Facebook, que Dieu m’en préserve», lance-t-elle, dans un fou rire.
Avant de détailler. : «personnellement, j’ai toujours détesté ça. Il n’y a pas un problème, qu’on peut régler dans un couple, si tout le monde s’y met. Le jour où j’aurai un problème de couple, ce que je ne souhaite pas, je préfère en discuter avec mon mari, sans que personne ne le sache», confie-t-elle, estimant que les problèmes de couple se doivent de se résoudre dans l’intimité des foyers.
Seynabou, célibataire : «le bon sens serait de se confier à sa maman, à des proches, au lieu de…»

Je trouve que les jeunes filles, qui étalent leur vie sur Facebook, sont en perte de repères

Seynabou, âgée d’à peine vingt berges, y met son grain de sel. Célibataire, la jeune fille au teint noir, taille moyenne, de dire : «oui, je t’aime, la bague au doigt» mais, croit savoir quelque chose sur le sujet, malgré son jeune âge.

Elle souligne la manière dont une bonne épouse doit se comporter. «Je trouve que les jeunes filles, qui étalent leur vie sur Facebook, sont en perte de repères. Quand cela ne va pas dans son ménage, le bon sens voudrait qu’on s’en ouvre à sa maman”, théorise-t-elle.
Poursuivant, elle ajoute : “on ne peut pas recevoir meilleurs conseils que ceux de sa génitrice», explique la jeune fille, toute fière de disserter sur le sujet. Mieux, Seynabou souligne que, dans le cas contraire, «il vaut mieux se tourner du côté de sa belle-mère”. C’est la même chose. “Car il faut éviter d’en parler aux inconnus», conseille-t-elle.

Une idée mal conçue par certains hommes

Cette façon de faire des filles ne passe pas inaperçue aux yeux de la gente masculine. «Je pense, à mon humble avis, que ce n’est pas une bonne chose. Les problèmes de couple doivent rester à la maison», nous dit El Hadj, un étudiant la Faculté de Sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Exposer sa vie sur Facebook n’est pas quelque chose que j’aime

«Il ne faut pas étaler ses problèmes dans les réseaux sociaux. On ne peut savoir avec exactitude, qui pourrait y avoir accès et l’utilisation qui pourrait en résulter. Ce n’est vraiment pas sûr», préconise-t-il.
Sa position avant-gardiste rejoint celle de Tapha, un autre jeune marié et interrogé sur le sujet.
«Exposer sa vie sur Facebook n’est pas quelque chose que j’aime. Si j’ai un problème avec mon épouse, nous devons le régler en interne ou aller voir les parents”, explique-t-il.
Car, selon lui, “si on expose ses problèmes surtout chez la femme, on peut lui donner de mauvais conseils qui peuvent lui causer du tort, plus tard», prévient Tapha.
Ainsi, si le développement de la technologie a permis de dialoguer, et partager et discuter sur les réseaux sociaux, tel que Facebook avec toutes les conséquences négatives que l’on connait, il serait, sans doute, nécessaire de se poser la question de savoir, s’il n’est pas temps de revenir à nos us et coutumes.