Le groupe de réflexion Copenhagen Consensus a révélé que si le gouvernement augmente le taux d’accès à l’internet haut débit de 60% cela se traduirait par un bénéfice de 68,7 milliards de dollars pour le pays, soit un surplus de 4 860$ par habitant dans les 15 prochaines années.
L’inter haut débit est un véritable facteur de croissance et d’épanouissement. En tout cas, c’est ce que fait savoir le groupe de réflexion Copenhagen Consensus. En effet, si on triple l’accès à l’Internet mobile (de 21% à 60%) dans les pays en développement augmenterait leurs recettes de 22 000 milliards de dollars dans les 15 prochaines années. Au Sénégal où 15% de la population bénéficie du haut débit, augmenter ce taux à 60% se traduirait par un bénéfice de 68,7 milliards de dollars pour le pays, soit un surplus de 4 860$ par habitant dans les 15 prochaines années. Une telle amélioration dans le quotidien et les revenus potentiels des populations pauvres pourrait indirectement réduire d’autres problématiques, la prospérité étant un facteur clé en matière de santé, d’alimentation et d’éducation.
Ce débat revêt une importance majeure en perspective du sommet de l’ONU qui réunira au mois de septembre prochain 193 gouvernements pour la finalisation d’un accord sur les objectifs des 30 prochaines années.
« Notre groupe de réflexion a sollicité l’expertise de 60 économistes, dont plusieurs lauréats du Prix Nobel, afin de déterminer les cibles qui seront les plus bénéfiques au monde pour un dollar dépensé – ceci, dans le but d’apporter un éclairage sur les meilleures décisions à prendre lors de sommet », souligne le document..
D’ailleurs, une analyse récente sur les impacts de l’Internet haut débit réalisé par les professeurs Emmanuelle Auriol et Alexia Lee González Fanfalone, de l’Ecole d’économie de Toulouse, suggèrent que le haut débit pourrait être l’un des meilleurs investissements pour le futur.
L’expansion des services haut débit a clairement transformé la qualité de vie dans les pays développés, et toutes les raisons portent à croire qu’elle bénéficiera au moins autant aux pays en développement. L’accès aux informations des marchés permettra aux fermiers d’éviter de se faire arnaquer par des négociants peu scrupuleux sur la vente de leur surplus de production. De même, les pêcheurs pourront écouler leur prise au meilleur prix au port. Les projections des modèles économiques sur une augmentation de 300% de la couverture haut débit avancent un surplus de 400 milliards de dollars sur la contribution des pays en voie de développement dans le PIB mondial, mais aussi la création de 10 millions d’emplois directs.
Selon une étude de la Banque Mondiale, une augmentation de 10% du taux de pénétration du haut débit augmenterait la croissance des pays à faible et à moyen revenu de 1,4%. C’est très important dans la mesure où la fracture numérique séparant les régions industrialisées et les régions en développement reste encore très importante. Le taux moyen de pénétration du haut débit s’élève à 83% dans les pays industrialisés contre seulement 21% dans les pays en développement. Combler ce fossé serait un excellent moyen pour booster le développement.
Pape Ismaïla Keïta
(Source : Réussir Business, 3 avril 2015)