jeudi, décembre 26, 2024

Peut-on parler d’obligations dans le journalisme citoyen?

0 commentaire
Le journalisme citoyen ce n’est pas seulement rédiger des textes à publier mais c’est aussi des contraintes. En ce qui concerne les contraintes de cette activité, à mon avis, elles sont simples à identifier.
D’abord, nous avons le côté de la formation. Parce que le journalisme est un métier. Comme tout métier, il nécessite une formation et des compétences.

Du sérieux dans l’activité de journalisme citoyen
Il faut que les blogueurs sachent les obligations morales qui régissent cette action qu’ils sont en train de mener dans leurs sociétés, autrement, l’action d’informer les populations, chose qui n’est pas permise à quiconque. Car, l’objectif et la manière sont les mêmes que dans le journalisme. Les seules différences résident dans le canal utilisé et le profil de l’acteur.
C’est ce qui fait qu’Andrew Keen est catégorique là-dessus, très sévère même. Pour lui le journalisme citoyen n’est pas bon, parce qu’il y a absence d’éthique et de qualité. Et il pense que c’est dangereux car ce qu’ils vont produire ne sera que ordure.
Ainsi il écrit dans son livre : «Mal gré ses objectifs, le journalisme citoyen rabaisse l’expertise, l’expérience et le talent. Cela menace l’avenir de nos institutions culturelles. La révolution web 2.0 est une observation superficielle du monde qui nous entoure, et non un jugement réfléchi. Le secteur de l’information est transformé par Internet dans la cacophonie d’une centaine de millions de blogueurs qui parlent tous en même temps sur eux-mêmes.»
Ce qu’a dit cet auteur est  vrai. Les blogueurs doivent effectuer des recherches, lire beaucoup sur les exigences du journalisme.
Ils doivent surtout vérifier les sources d’informations avant de les publier sur la toile. Car une fois en ligne elles se multiplient. Nous rappelons qu’Internet, c’est plus qu’un simple média, c’est un super média. Il est plus efficace qu’une radio, télé ou journal.
De la régulation sur les plateformes de publication
Sur Internet, les gens se cachent derrière des pseudonymes pour insulter qui ils veulent. Nous pouvons donner un exemple de chez nous, Seneweb. Mal gré qu’il soit le premier portail d’information en Afrique francophone, mal gré qu’il donne la possibilité aux internautes de créer leurs blogs, la plupart des visiteurs n’apprécient pas les commentaires insolents sur les articles.
Cela doit nous conduire à réfléchir sur une possibilité de régulation, de modération sur la création de contenus, le partage de contenus sur le web.
A mon avis, les journalistes citoyens doivent essayer de mieux répondre à  ce qualificatif. Tout ce qu’ils publient doit avoir un impact positif sur la société. Ils doivent « écrire des articles pour changer le monde », et non pour déstabiliser le secteur de l’information ni le monde.
Ma conviction en est qu’Internet est aujourd’hui incontournable, inévitable dans l’information. Ce qu’il faut c’est qu’il ait une collaboration entre blogueurs et organes de presse.
D’une part, des informations venues d’organes de presse sont reprises sur les microblogging et d’autre part, des informations publiées par des blogueurs sont exploitées par les médias classiques.
Récemment, le message que notre président de la République Macky Sall a posté sur les réseaux sociaux a été repris par la presse classique.
Le journalisme citoyen est participatif et inclusif, et c’est cela le principe même du web.
Internet a bouleversé la plupart de nos activités, et il continue dans ce sens. La seule solution c’est que les organes de presse doivent s’adapter avec ces nouveaux médias. Le journalisme n’a plus le monopole de l’information.
Le journalisme citoyen, une activité peu continue au Sénégal
A l’heure actuelle, nous pouvons dire qu’en Afrique et dans notre pays en particulier, le journalisme citoyen est peu connu. Ce qui signifie que nous sommes en retard comparés à certains pays d’autres continents où les populations ont une prise de considération remarquable sur le travail effectué par les blogueurs.
Le journalisme citoyen sénégalais est un exemple dans la sous région, voire dans le continent. Le travail abattu par les blogueurs et les innovations apportées dans la blogosphère sont très appréciés à l’extérieur du pays. Contrairement à ce qui se passe localement.