La toile s’agrandit d’une manière exponentielle. Chaque jour de nouveaux adhérents et de nouvelles applications se rejoignent dans cet immense village par ses éléments constitutifs, mais petit par l’interconnexion. Ainsi, l’Homme essaie de transférer ses capacités humaines à cette machine qu’il a lui-même inventée. Il a finit de mettre en place un véritable monde virtuel. Et ce dernier donne l’occasion aux personnes mal intentionnées d’escroquer les utilisateurs de l’outil internet.
Je ne sais pas d’où est née cette religion d’escroquerie, mais une chose est certaine, les plus grands pratiquants sont des africains. C’est connu de tous et ce n’est pas la peine de citer leurs nationalités.
Héritage, amour, loterie, téléphone et données bancaires qu’ils utilisent pour parvenir à leurs fins.
J’ai reçu leurs messages à mainte reprise, et à chaque fois je faisais des captures d’écrans ou des enregistrements audio. En voici quelques uns ici:
« Je me nomme MARIE VELAY de nationalité Française […] J’avais bloqué ce montant si important dans l’une des BANQUES Du BENIN […] Je serai grée à vous confier cet argent… »
Ceci m’a été envoyé via le réseau LinkedIn.
Il se présente comme une personne sur son lit d’hôpital à Londres et dont elle ne lui reste que quelques jours à survivre. Ainsi elle décida de léguer un montant de 1.025.000 $, environ 791.609 €, pour des actions sociales. Et il m’a envoyé à deux reprises le même message, en ajoutant quelques noms.
« Moi c’est LIDIE JARIBOU une jeune italienne de la Vingtaine […] J’ai eu ton contact grâce au grand répertoire des contacts e-mail et correspondant disponible sur internet. »
C’est un moyen de nouer une relation pour ensuite passer à l’arnaque.
« Pour la conservation de votre compte. Remplissez nous ce formulaire et nous le renvoyer dans un délai de 48h «
Des fois ils envoient des mails où ils vous demandent de donner vos coordonnées afin de ne pas perdre votre compte mail. En vous donnant un délai de 48h.
Sur Facebook, ils téléchargent des photos de belles filles qu’ils mettent sur leurs profils. Là, les victimes sont pour la plupart ces hommes et femmes qui pensent pouvoir trouver un jour l’âme soeur sur ce monde virtuel.
Mais c’est encore plus grave avec les sites de rencontre où ces personnes cupides exploitent le mieux ce mot appelé amour. Ils mettent des données totalement fausses : identité, genre, photos et vidéos.
Il y a de cela quelques années j’ai lu une annonce où était écrit : « une société française basée à Dakar recrute de jeunes filles et garçons dynamiques, maitrisant bien la langue française et l’outil informatique. »
Je me suis dit j’irai voir c’est quoi ce job. L’entretien c’était des questions qu’on posait sur la culture et l’actualité française puis avec un logiciel, le candidat devra tchatter avec une vingtaine d’internautes. Devant l’ordinateur, on nous disait faites comme si vous étiez des filles. « Soyez ouverte et douce dans vos texte. Si quelqu’un demande votre numéro de téléphone, donnez-lui tel numéro. » Ils donnaient aussi des astuces pour encourager votre victime à appeler sur le numéro ou à vous envoyer de l’argent. Donc l’objectif c’est d’animer un site de rencontre en ligne. Des garçons et quelques filles, derrière des écrans, depuis Dakar font semblant d’être des filles qui vivent en France.
Ici, on vient de m’annoncer que je fais parti des 50.000 gagnants et le Département d’Etat américain m’offre une carte de résident permanent. Mais je dois m’acquitter d’un payement en ligne de 679.620 €.
La lotorie aussi est beaucoup utilisé avec la green card. A chaque fois le même chemin, les mails.
Le faux marabout qui vous appelle au hasard
L’escroquerie ce n’est pas seulement sur internet, mais aussi c’est avec les numéros de téléphones portables. Au Sénégal, c’est connu presque par tous, particulièrement les auditeurs de certaines émissions radios. Car cet individu a été enregistré par différentes personnes et ces enregistrements sont diffusés à la radio.
Moi aussi, c’est ce que j’avais essayé d’effectuer lorsque ce monsieur soi-disant marabout m’a bipé sur mon portable. Sa technique c’est de biper un numéro au hasard et attendre que le propriétaire rappelle. Une fois que ce dernier rappelle, il commence à expliquer, ce que je qualifie d’une véritable narration de conte. Bien sûr, un conte, car ce sont de pures inventions.Selon lui, il identifie ses interlocuteurs lors de ses séances de voyance par le numéro qui lui apparaît. Après avoir ridiculisé sa victime par divers actes, il demandera de lui envoyer du crédit sur un numéro ou de déposer une somme d’argent dans une boutique.
Lorsque j’ai entendu sa voix au téléphone, aussitôt j’ai su que c’était l’escroc que j’avais écouté à la radio. C’est en ce moment que j’ai commencé à l’enregistrer, mais bizarrement il a très vite saisi mon plan. J’ai rappelé, changé de numéro, envoyé des sms, mais il savait déjà.
« Tu penses que je n’ai pas compris ce que tu veux ? Enregistre et emmène moi là où tu voudras, je m’en fiche de vous tous. » m’a-t-il indiqué, avec des insultes que je n’ose pas reprendre ici. Néanmoins, j’ai réussi à enregistrer quelques 13 secondes en début de notre conversation: « si c’est toi le propriétaire de ce numéro, … » C’est juste le moment où il commençait à conter. Ecouter l’enregistrement
Cette personne continue ses tentations chaque jour. Et elle l’a fait à des dizaines de personnes. Je ne sais pas pourquoi elle n’est pas arrêtée par la police sénégalaise ? Car de tels actes peuvent être classés dans la cybercriminalité.
Et pourtant la section de recherche de la gendarmerie nationale en collaboration avec le bureau nigérian de lutte contre les crimes économiques et financiers a appréhendé récemment 8 individus non-sénégalais dans la banlieue de la dakaroise avec tout un arsenal de matériel technologique.
Par conséquent, la gendarmerie a lancé un appel à la population sénégalaise, afin de dénoncer tout acte de cybercriminalité sur un numéro vert qui est le 800 00 20 20. Rappelons q’une loi sur les crimes de cyberespace existe au Sénégal depuis 2008.
D’après vous, avec tous ces arnaqueurs: Marie, la française; Jaribou, l’italienne; Regina, la fille de l’ambassadeur; le Département d’Etat americain; l’équipe de gmail et enfin le faux marabout; n’est-il pas temps de crier haut et fort: QU’EST-CE QU’ILS ME VEULENT CES CYBER arna-coeurs?